Les femmes, défavorisées dans la prise en charge du cholestérol

« Les hypolipidémiants sauvent des vies et préviennent les crises cardiaques. Ils devraient être prescrits à tous les patients souffrant d'une maladie coronarienne », souligne le Dr Nina Johnston, de l'université d'Uppsala, en Suède. « Malheureusement, notre étude montre que les femmes n'ont pas accès à ces médicaments essentiels ».

Cette étude observationnelle rétrospective a porté sur 1.037 hommes et 415 femmes atteints d'un syndrome coronarien diagnostiqué entre 2012 et 2020, et n'ayant jamais eu d'infarctus du myocarde. L'âge médian était de 68 ans chez les hommes et 70 ans chez les femmes. Les dossiers médicaux électroniques ont été utilisés pour obtenir des données sur les taux de cholestérol. Les informations sur les médicaments délivrés ont été obtenues à partir du registre national suédois des médicaments prescrits.

Les participants ont été suivis pendant les trois années qui ont suivi leur diagnostic. Les chercheurs ont constaté qu'à la fin de la troisième année de suivi, seulement 54% des femmes étaient traitées avec des hypolipidémiants, contre 74% des hommes. En outre, 5% des femmes étaient traitées par une statine associée à de l'ézétimibe, contre 8% des hommes.

Les chercheurs ont également évalué la prise en charge et les taux de cholestérol des participants à différents âges (moins de 60 ans, de 60 à 69,9 ans, de 70 à 79,9 ans, et 80 ans ou plus). Dans tous les groupes d'âge, la prescription d'un traitement hypocholestérolémiant était la plus élevée au moment du diagnostic de maladie coronarienne et diminuait au cours des trois années suivantes. Cette diminution du traitement au fil du temps était plus marquée chez les femmes que chez les hommes ; par exemple, chez les patients âgés de moins de 60 ans, 65% des femmes et 79% des hommes ont été traités avec un traitement hypocholestérolémiant la semaine suivant le diagnostic, contre 52% des femmes et 78% des hommes trois ans plus tard. L'atteinte des objectifs en matière de cholestérol LDL était également plus faible chez les femmes que chez les hommes.

Contrairement aux idées reçues, les maladies cardiovasculaires tuent plus de femmes que d'hommes, puisqu'elles représentent 45% de l'ensemble des décès chez les femmes, soit plus que tous les cancers réunis dans les 57 pays membres de l'ESC.

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