40 ans d’expertise dans le secteur médical et pharmaceutique

Anne Dedecker

Quand la vie se peint en couleurs

Texte: Caroline Vrancken

« Tout est possible », glisse-t-elle d’une voix douce, comme une confidence. À 69 ans, Anne Dedecker - Nanou pour les intimes - a fait de la peinture un espace de liberté et de lumière. Un lieu où déposer les émotions trop lourdes, les transformer en éclats de couleurs, et offrir à chacun la promesse d’une joie retrouvée.

Coiffeuse passionnée durant de longues années, Nanou a toujours cultivé le goût des gestes précis, les matières, la beauté des formes. « Mes parents étaient architecte de jardin et couturière… j’ai grandi entourée de mains qui créaient. » Lorsque sa fille a grandi et que les soirées se sont faites plus silencieuses, la peinture s’est imposée comme un nouveau souffle. Non pas pour combler un vide, mais pour ouvrir un horizon.

Son langage, c’est la couleur. Le rouge, ardent comme l’amour. Le jaune, éclatant comme la force. L’orange, effronté comme la folie douce. Elle aime les contrastes, les alliances inattendues : « J’aime mélanger des tons qui ne devraient pas se rencontrer. Ce choc crée une vibration ». Sous son pinceau, apparaissent des silhouettes féminines puissantes et fragiles à la fois, des animaux qui semblent détenir une vérité ancienne, et parfois des créatures où les deux univers se rejoignent. « Les animaux nous apprennent tant. Comme les enfants, ils sont vulnérables et pourtant porteurs d’une sagesse brute ».

L’Afrique traverse son imaginaire comme une évidence. Ses couleurs chaudes, ses formes généreuses, son rapport au temps et à la vie nourrissent ses personnages. « Je crois que dans une autre vie, j’aurais vécu là-bas », confie-t-elle. Ses voyages au Kenya, ses souvenirs d’enfance passés avec des camarades venus du continent, ont laissé une empreinte intemporelle, qui se devine dans ses toiles.

Chaque œuvre naît d’une rencontre : un voyage, une exposition, une musique. Nanou peint souvent en écoutant l’opéra ou une mélodie entêtante, laissant les notes guider son pinceau. Elle s’amuse aussi à revisiter les maîtres qu’elle admire - Chagall, Picasso, Rubens - réinventant leurs toiles « à sa main », comme un hommage libre et joyeux.

Ce qui traverse son travail, c’est un optimisme profond. « Même quand je pars d’un sentiment de colère ou d’un moment de tristesse, j’essaie que le tableau en ressorte lumineux. Je voudrais que mes œuvres apportent aux maisons où elles entrent de la joie, de la sérénité ». L’art, dit-elle, est une façon de s’exprimer « qui ne fait de mal à personne , mais qui éclaire, qui apaise, qui réunit ».

Dans ses formes franches et ses personnages hybrides se lisent ses engagements :
un féminisme assumé, un amour des animaux, une attention aux plus vulnérables. Ses toiles sont autant de passerelles vers une humanité universelle.

Aujourd’hui, c’est au Fort Jaco, dans la galerie que vient d’ouvrir Benjamin Russo, qu’Anne exposera ses œuvres. « C’est lui qui est venu vers moi, séduit par mon travail. Être ainsi choisie, soutenue, c’est un beau cadeau ». Dès le 18 septembre, ses toiles y dialogueront avec celles d’autres artistes, dans un espace pensé comme un lieu vivant, en perpétuel mouvement. Une promesse de bienveillance, qui fera réfléchir autant que sourire celui qui prendra le temps de regarder.

À qui s’attardera devant ses toiles, Nanou souhaite offrir une étincelle : l’énergie positive qui l’habite, la conviction que, par-delà les ombres, il y a toujours une lumière.


Découvrir l'artiste

Instagram : @nanoudedecker

E-mail : Nanouddkc@gmail.com

A la galerie BRA(A)RTS
à partir du 18 septembre

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