Nicolas Danneau - Medisquare

Le parcours de Nicolas Danneau n’a rien de linéaire, et c’est sans doute ce qui donne à son regard une profondeur particulière. Il commence sa vie professionnelle comme éducateur dans une maison d’accueil pour réfugiés politiques - un rôle où l’écoute, la patience et la sensibilité à l’humain sont essentielles. Il passe ensuite dans la vente d’articles de sport, avant de trouver sa voie dans le domaine médical. Depuis 1991, il est technicien en imagerie, et en 2002, il reprend des études pour devenir infirmier spécialisé en psychiatrie. Aujourd’hui, il partage son temps entre deux hôpitaux, où sa rigueur technique s’allie à une attention sincère portée aux autres.

Cette capacité à voir, à comprendre, à ressentir… on la retrouve dans ses photos. « J’aime ce qui procure de l’émotion, et pour moi la photo est un bon moyen de créer ce sentiment »,
confie-t-il en toute simplicité. Photographier n’est pas pour lui un geste calculé, mais une manière naturelle de traduire ce qu’il perçoit du réel : une vibration, une douceur, une présence.

Ses sujets de prédilection reflètent cette sensibilité : chevaux, chiens… animaux en général. « Je les trouve tellement beaux, attachants, émouvants, et en plus ils procurent du réconfort ». On sent, dans ses mots, un véritable respect pour ces êtres qui traversent nos vies en silence et savent offrir bien plus qu’ils ne demandent.

Pour Nicolas, une image réussie naît d’une inspiration précise, d’une idée claire du résultat à obtenir… et d’une grande patience. « Pour faire un bon cliché, il faut une bonne composition et un modèle qui m’inspire. J’ai des idées bien précises sur le résultat que je souhaite avoir, et j’essaie toujours de faire de mon mieux pour y arriver. Il faut être patient ».

Son regard cherche l’émotion mais aussi la lumière : celle qui révèle un détail, souligne une ligne, sculpte un visage ou un flanc d’animal. « J’essaie de capter un regard, mais pas forcément vers moi, une émotion accompagnée d’une belle lumière ou d’une ombre avec un beau contraste. Avec un bon cadrage, cela donne toujours un beau résultat ».

Les sujets qui reviennent dans ses séries ne sont pas choisis au hasard. Ils lui apportent ce que lui-même cherche à transmettre : de la douceur, de la sincérité, un réconfort discret. Sa photographie parle avant tout de cela : d’un lien silencieux, d’une beauté simple et authentique que le regard humain néglige parfois.

Et pourtant, Nicolas travaille sans contrainte. « C’est un hobby sans pression, qui me détend et me permet de créer quelque chose de beau, d’appréciable et de critiquable, parce qu’on apprend énormément par la critique. J’essaie d’évoluer et je ne me mets aucune pression ». Sa création respire ainsi une liberté rare, faite de simplicité et d’humilité.

Ce qu’il espère transmettre à travers ses images tient en quelques mots, mais résume tout : la beauté, la passion, l’amour, la tendresse. Pour lui, une photo est avant tout un moment suspendu : « un arrêt du temps, au bon moment ». Et c’est sans doute là que réside la force de son travail : dans cette capacité à saisir ce qui passe, à retenir ce qui touche, à offrir au regardeur un instant qui apaise.