Longtemps ignorée, une forme atypique de diabète liée à la malnutrition vient d’être officiellement désignée sous le nom de diabète de type 5. L’International Diabetes Federation a adopté cette appellation, et un groupe de chercheurs plaide pour que l’OMS et d’autres instances internationales suivent cette reconnaissance.
Décrite dès les années 1950 en Jamaïque par le médecin Philip Hugh-Jones, cette maladie concernait des patients jeunes, maigres et sous-alimentés, mais qui ne développaient pas d’acidocétose, un signe typique du diabète de type 1. Ces patients n’entraient pas non plus dans la catégorie du diabète de type 2.
Aujourd’hui, les travaux de chercheurs internationaux, dont le Pr Meredith Hawkins (Albert Einstein College of Medicine), montrent que ces patients présentent des caractéristiques physiologiques propres, façonnées par une malnutrition sévère et prolongée dès l’enfance. Leur pancréas, affaibli, produit trop peu d’insuline pour réguler correctement la glycémie, sans pour autant correspondre aux mécanismes classiques des types 1 ou 2.
La mauvaise identification de ce diabète a souvent conduit à des traitements inadaptés, parfois dangereux, comme l’administration excessive d’insuline chez des patients souffrant de carences alimentaires. La reconnaissance du diabète de type 5 pourrait permettre de développer des stratégies thérapeutiques spécifiques et d’améliorer la prise en charge de millions de personnes, notamment dans les régions du monde confrontées à des crises alimentaires.
Si certains experts contestent encore l’existence d’une entité distincte, la communauté scientifique s’accorde sur l’urgence de mieux comprendre et traiter cette forme de diabète qui pourrait toucher jusqu’à 25 millions de personnes dans le monde.
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L’équipe de rédaction Tempo Today