Une étude menée en Ontario (Canada) montre que les résidents de maisons de repos sans climatisation paient un lourd tribut lors des épisodes de chaleur extrême. À l’inverse, la présence d’un système d’air conditionné semble atténuer nettement l’excès de mortalité lié aux fortes chaleurs.
Les chercheurs ont analysé 73.578 décès survenus entre 2010 et 2023 chez des résidents de maisons de repos durant les mois chauds (juin à septembre). Une « journée de chaleur extrême » était définie comme un jour où l’indice de chaleur (température + humidité) atteignait le 90e percentile ou plus pour la zone concernée. Dans les établissements dépourvus de climatisation, la chaleur extrême était associée à une hausse significative de la mortalité (odds ratio : 1,11 ; IC à 95 % : 1,06-1,16), alors que l’augmentation observée dans les maisons équipées de climatisation était plus faible et non significative (odds ratio : 1,03 ; IC à 95 % : 0,98-1,07). Globalement, la présence d’air conditionné était liée à des chances de décès relativement plus faibles les jours de canicule (relative odds ratio : 0,93).
Les maisons de repos sans climatisation étaient plus souvent à but lucratif, plus anciennes et plus densément occupées, ce qui ajoute une dimension sociale au risque. Les analyses suggèrent en outre que l’impact de la chaleur se prolonge jusqu’à trois jours après l’épisode initial.
Pour les auteurs, ces résultats plaident en faveur d’une obligation de climatisation dans les maisons de repos et plus largement dans les structures collectives accueillant des personnes âgées, afin de limiter la mortalité liée aux vagues de chaleur qui se multiplient avec le changement climatique.
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L’équipe de rédaction Tempo Today