Une analyse de plus de 24 000 séquences d’influenza A(H3N2) collectées entre septembre 2024 et août 2025 montre l’émergence de nouveaux variants porteurs de combinaisons de mutations susceptibles de contourner en partie l’immunité vaccinale, avec un impact attendu sur la saison grippale 2025-2026.
Les chercheurs se sont concentrés sur neuf « sites de transition de cluster » de l’hémagglutinine, situés autour de la zone de liaison au récepteur, où se concentrent les grands changements antigéniques depuis 1968. Durant la saison 2024-2025 dans l’hémisphère Nord, pratiquement tous les virus circulants appartenaient au sous-clade J.2, mais une proportion croissante portait des mutations aux positions 135, 145, 158 et/ou 189 (par exemple T135A/K, S145N, N158K, K189R). En Amérique du Nord, plus des deux tiers des souches présentaient de telles mutations, avec une montée en fin de saison de sous-clades doublement mutés J.2.3 et J.2.5. Dans l’hémisphère Sud en 2025, un nouveau variant plus dérivé, J.2.4.1, combinant plusieurs mutations supplémentaires, a émergé et a été récemment reclassé en sous-clade K.
Selon les auteurs, une part importante des virus J.2.3 et J.2.4 (dont le nouveau sous-clade K) est antigéniquement distincte par rapport à la souche vaccinale A(H3N2) recommandée pour 2025-2026, ce qui suggère un certain décalage vaccinal.
Ils rappellent toutefois qu’un vaccin « imparfaitement adapté » peut encore offrir une protection partielle, notamment contre les formes graves. Ils plaident pour un renforcement de la surveillance génétique, antigénique et épidémiologique (efficacité vaccinale, charge de morbidité) afin d’affiner en temps réel l’évaluation du risque et les stratégies de réponse pour la saison à venir.
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L’équipe de rédaction Tempo Today