Tout comme Antoine de Saint-Exupéry, pilote à 25 ans, le Namurois, Raphaël Liégeois, vient de réaliser son rêve et sera le 3ème astronaute belge sélectionné pour se rendre dans l’espace. Il s’envolera vers la Station Spatiale Internationale (ISS) en septembre 2026, pour une mission de six mois.1
« - Alors toi aussi tu viens du ciel ! De quelle planète es-tu ?
- Tu viens donc aussi d’une autre planète ? (...) l’interrogeai-je.
Il ne me répondit pas. Il hochait la tête doucement en regardant mon avion :
- C’est vrai que, là-dessus, tu ne peux pas venir de bien loin... » 2
La conquête de l’espace semble avoir le vent en poupe ces derniers temps :
- Ce 22 mai, on annonçait que Raphaël Liégeois, après Dirk Frimout (1992) et Frank De Winne (2002 et 2009) serait le prochain astronaute belge à rejoindre l’ISS.
- Ce 3 juin, la sonde Chinoise Chang’e 6, en redécollant de la face cachée de la lune après avoir prélevé des échantillons, réalise ainsi une première mondiale et marque une nouvelle étape dans l'ambitieux programme spatial chinois, qui vise à envoyer une mission habitée sur la Lune d'ici 2030.3
- Ce 5 juin, après 4 ans de retard et 2 tentatives de décollage avortées, la navette Starliner du constructeur Boeing, développée en collaboration avec la NASA, a finalement réussi son lancement en emportant 2 astronautes américains pour rejoindre l’ISS. Le vaisseau CST-100 Starliner (Crew Space Transportation 100), contrairement au Crew Dragon de la société SpaceX fondée en 2002 par Elon Musk, se pose directement sur la terre ferme, amorti par des coussins gonflables. Il a été conçu pour accueillir jusqu’à 7 passagers, possède une structure innovante sans soudure et est réutilisable jusqu'à 10 fois avec un délai d'exécution de six mois.4
Outre l’intérêt scientifique d’investiguer l’immensité sidérale qui nous entoure, ces vols spéciaux sont aussi l’occasion d’étudier la santé dans l’espace. Les vols spatiaux sont éprouvants pour le corps. La faible gravité, l'exposition accrue aux rayonnements, le taux d’oxygène élevé et le stress sont des facteurs de risques cardiovasculaires pour les astronautes. Pour se faire, les chercheurs canadiens utilisent un biomoniteur, composé d’un maillot intelligent, qui collecte une grande quantité de données biométriques. Une fois recueillies, elles sont analysées en détails, à l’aide d’une plateforme d’intelligence artificielle (IA).5
Ces expériences font avancer les connaissances nécessaires pour envoyer des humains dans l’espace, notamment dans la perspective d’un vol habité vers Mars, mais enrichissent aussi la médecine sur Terre. La plupart des recherches médicales en orbite porte sur les muscles, les os, le système cardio-vasculaire et le système neurologique. En raison de la microgravité (apesanteur), le processus de vieillissement est beaucoup plus rapide dans l’espace que sur Terre et permet ainsi d’étudier ses effets sur les astronautes qui, au départ, jouissent d’une santé irréprochable.6
Parfois, en regardant le ciel par un beau soir d’été, je me demande comme le Petit Prince si : « les étoiles sont éclairées afin que chacun puisse un jour retrouver la sienne ».2
Mais, même si souvent « j’ai la tête dans les étoiles », je préfère malgré tout « garder les pieds sur terre »...
Très bon week-end à tous
Dr. Patrick De Moor
Références :
- https://www.lejde.be/belgique/2024/05/23/raphael-liegeois-un-astronaute-belge-dans-lespace-35724/
- « Le Petit Prince » de Antoine de Saint-Exupéry - 1943
- https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronautique-change-6-preleve-echantillons-devient-1ere-sonde-quitter-face-cachee-lune-113261/
- https://www.boeing.com/space/starliner#overview
- https://www.asc-csa.gc.ca/fra/sciences/vols-spatiaux-service-sante-terre.asp
- https://www.invivomagazine.com/fr/mens_sana/innovation/article/313/la-medecine-en-orbite#:~:text=La%20plupart%20des%20recherches%20m%C3%A9dicales,%2C%20note%20Jennifer%20Ngo%2DAnh.