L’ostéoporose doit être reconnue comme une comorbidité du diabète de type 1 et de type 2, avec une vigilance particulière concernant le risque de fractures. Selon des études citées lors du congrès annuel de l’Association of Diabetes Care & Education Specialists, les personnes atteintes de diabète présentent un risque significativement accru. Dans le diabète de type 1, la densité minérale osseuse est plus faible et le risque de fracture de la hanche est multiplié par 6,9 à 12 par rapport aux témoins. Dans le diabète de type 2, le risque augmente dès le stade du prédiabète et croît avec la durée d’évolution.
Une étude rétrospective parue dans Diabetes Care a montré que les adultes diabétiques de plus de 66 ans présentaient un risque de fracture de la hanche supérieur de 20 % à celui de la population générale, tout en bénéficiant moins souvent de tests de densitométrie osseuse. Plusieurs facteurs liés au diabète contribuent à ce risque : hypoglycémies sévères (associées à un risque de chute multiplié par deux), neuropathie périphérique, troubles visuels, hypotension orthostatique, sarcopénie, troubles de la marche ou effets secondaires médicamenteux.
La santé osseuse varie également selon l’équilibre glycémique. Dans la Rotterdam Study, les adultes diabétiques avec un HbA1c < 7,5 % présentaient une densité et une microarchitecture osseuse similaires aux témoins, tandis que ceux avec un HbA1c ≥ 7,5 % avaient une densité plus élevée mais une microarchitecture altérée et un risque fracturaire accru.
Par ailleurs, certains traitements de l’ostéoporose peuvent influencer le risque de diabète. Des données publiées dans The BMJ en 2023 indiquent que le denosumab est associé à une incidence plus faible de diabète de type 2 que les bisphosphonates oraux, avec des effets potentiellement bénéfiques sur le métabolisme du glucose.
La prévention repose sur une approche multidisciplinaire : dépistage des patients à haut risque (score T ≤ −2,5, antécédents de fractures à faible traumatisme, perte de taille significative), prescription d’exercices en charge et de renforcement, éducation aux gestes sécurisés et orientation vers des programmes communautaires de prévention des chutes.
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L’équipe de rédaction Tempo Today