Parkinson : un probiotique pour délivrer la lévodopa en continu

Une équipe de l’University of Georgia a en effet conçu un médicament vivant : un probiotique capable de produire et de délivrer en continu de la lévodopa (L-DOPA) depuis l’intestin jusqu’au cerveau. La lévodopa, traitement de référence depuis des décennies, améliore les symptômes moteurs (lenteur, tremblement, rigidité, troubles de l’équilibre), mais son administration par comprimés entraîne des pics et des creux de concentration, responsables de fluctuations motrices et de dyskinésies invalidantes à long terme.

L’équipe de recherche a modifié génétiquement la bactérie probiotique Escherichia coli Nissle 1917, utilisée depuis plus d’un siècle en toute sécurité dans les troubles gastro-intestinaux. Cette souche est désormais capable de synthétiser de la lévodopa directement dans le tube digestif et de l’acheminer de façon régulière vers le cerveau, où elle est convertie en dopamine. L’objectif est de lisser les variations de dopamine, de réduire le nombre de prises quotidiennes et d’améliorer la stabilité des symptômes, sans provoquer les complications liées aux fluctuations de dose.

Ce travail s’inscrit dans le contexte des avancées sur l’axe intestin-cerveau et de l’essor de la biologie de synthèse. Les chercheurs considèrent ces « médicaments vivants » comme une nouvelle plateforme thérapeutique potentielle, non seulement pour la maladie de Parkinson, mais aussi pour d’autres affections neurologiques chroniques comme certaines démences liées à Alzheimer, ainsi que pour des maladies digestives comme la maladie de Crohn.

Les résultats précliniques de ce probiotique producteur de L-DOPA sont jugés suffisamment prometteurs pour envisager désormais le passage à des essais cliniques chez l’être humain.