Résistance bactérienne : l’uridine, nouvelle alliée pour renforcer l’action des antibiotiques

les bactéries ?

Les aminosides, actifs contre des bactéries comme Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa ou Staphylococcus aureus, voient leur efficacité limitée par l’émergence de résistances. Des chercheurs de l’Institut Pasteur, en collaboration avec l’Inserm, le CNRS et l’Université Paris Cité, ont démontré que ces antibiotiques traversent la membrane bactérienne via les transporteurs de sucres, des protéines permettant habituellement l’entrée du glucose ou du fructose.

En stimulant cette voie d’accès naturelle, les scientifiques sont parvenus à accroître la perméabilité bactérienne aux aminosides. L’ajout d’uridine, un nucléoside physiologique, a permis de doubler le nombre de transporteurs de sucres chez E. coli, multipliant par dix la sensibilité de la bactérie à ces antibiotiques - y compris chez des souches multirésistantes.

Cette approche, testée sur des échantillons biologiques humains et dans un modèle animal d’infection urinaire, pourrait permettre de réduire les doses nécessaires et donc la toxicité rénale et auditive associée aux fortes concentrations d’aminosides.

Selon les auteurs, l’uridine - déjà utilisée en clinique et reconnue comme sûre - pourrait rapidement faire l’objet d’essais cliniques, voire être conjuguée à d’autres antibiotiques pour faciliter leur pénétration dans les bactéries résistantes.