Le syndrome de l’intestin irritable (IBS) touche une large part de la population, majoritairement des femmes, et se manifeste par des douleurs abdominales, des troubles du transit et une altération de la qualité de vie. Si son origine demeure complexe, des interactions entre microbiote intestinal et sérotonine semblent jouer un rôle central.
Dans une nouvelle étude, une équipe a démontré que certaines bactéries intestinales ne se contentent pas de moduler la production de sérotonine par l’hôte, mais peuvent synthétiser elles-mêmes cette molécule active. Les chercheurs ont identifié deux espèces clés : Limosilactobacillus mucosae et Ligilactobacillus ruminis, capables ensemble de générer de la sérotonine biologiquement fonctionnelle.
Chez des souris exemptes de germes et déficientes en sérotonine, l’introduction de ces bactéries a entraîné une augmentation du taux de sérotonine intestinale, une densification des neurones du côlon et une normalisation du transit. Ces résultats confirment l’impact physiologique direct du microbiote sur la motricité digestive.
Les chercheurs ont également observé que les patients atteints d’IBS présentaient une diminution de L. mucosae dans leurs selles, cette espèce possédant l’enzyme nécessaire à la synthèse de sérotonine. Pour le Pr Magnus Simrén, gastro-entérologue à l’Académie Sahlgrenska, « ces résultats offrent de nouvelles pistes pour traiter les troubles fonctionnels intestinaux en restaurant l’équilibre bactérien ».
Selon le Pr Fredrik Bäckhed, co-auteur principal, « comprendre comment les bactéries intestinales produisent des molécules de signalisation comme la sérotonine pourrait révolutionner notre approche des liens entre l’intestin, le cerveau et le comportement ».
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L’équipe de rédaction Tempo Today