Une étude menée par une équipe internationale confirme l’impact majeur des stresseurs psychosociaux au travail sur la santé cardiovasculaire. Publiée dans JACC: Advances, cette analyse longitudinale portant sur 6 295 cols blancs suivis pendant 15 ans révèle qu’environ 20 % des maladies coronariennes observées dans cette cohorte sont attribuables à la tension au travail et au déséquilibre effort-reconnaissance.
Selon la première auteure, Mathilde Lavigne-Robichaud, la tension au travail correspond à une situation où « les demandes psychologiques sont élevées et la latitude décisionnelle faible ». Le déséquilibre effort-reconnaissance, quant à lui, survient lorsque les efforts fournis ne sont pas compensés par des formes adéquates de reconnaissance - qu’il s’agisse de rémunération, de sécurité d’emploi, de perspectives de carrière ou d’estime professionnelle.
L’étude repose sur les données de la cohorte PROspective Québec, initiée dans les années 1990 pour examiner les effets des stresseurs psychosociaux sur la santé de travailleurs de 19 organisations. Entre 2004 et 2018, 669 cas de maladies coronariennes ont été recensés, dont 18 % attribuables à la tension au travail, 3 % au déséquilibre effort-reconnaissance, et près de 20 % à l’exposition combinée aux deux.
Les chercheurs avancent que le stress chronique au travail active des mécanismes physiologiques susceptibles de favoriser l’athérosclérose et l’obstruction des artères coronaires, s’ajoutant aux facteurs de risque classiques tels que l’hypertension.
« Environ un cas de maladie coronarienne sur cinq pourrait être évité si ces facteurs étaient mieux maîtrisés », conclut Mathilde Lavigne-Robichaud, soulignant l’urgence de considérer la santé psychologique au travail comme un levier majeur de prévention cardiovasculaire.
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L’équipe de rédaction Tempo Today