Des chercheurs ont découvert comment les tumeurs pancréatiques se dissimulent au système immunitaire grâce à un revêtement sucré. En bloquant ce mécanisme avec un anticorps monoclonal, ils sont parvenus à réactiver la réponse immunitaire et à freiner la croissance tumorale dans des modèles précliniques.
Le cancer du pancréas demeure l’un des cancers les plus redoutables, souvent diagnostiqué tardivement et peu sensible aux immunothérapies existantes. Des chercheurs de la Feinberg School of Medicine de l’Université Northwestern ont mis au jour un mécanisme inédit expliquant cette résistance : les tumeurs pancréatiques se parent d’un sucre protecteur, la sialique, pour tromper les défenses immunitaires.
Normalement, ce sucre est exprimé à la surface des cellules saines pour signaler au système immunitaire de ne pas les attaquer. Mais les cellules tumorales détournent ce procédé en le fixant sur une protéine membranaire, l’intégrine α3β1, qui se lie alors au récepteur immunitaire Siglec-10. Ce contact envoie un faux signal de tolérance, empêchant les cellules immunitaires d’agir.
L’équipe dirigée par le Pr Mohamed Abdel-Mohsen a développé un anticorps monoclonal capable de bloquer cette interaction. Dans des modèles murins, ce traitement a permis de réveiller les cellules immunitaires, lesquelles se sont remises à détruire les cellules cancéreuses, ralentissant nettement la progression tumorale.
Ces travaux pourraient contribuer à développer de nouvelles stratégies thérapeutiques combinées associant cet anticorps à la chimiothérapie ou à l’immunothérapie.
Selon Abdel-Mohsen, cette découverte pourrait s’étendre à d’autres cancers difficiles à traiter, comme le glioblastome. « Nous commençons à peine à comprendre comment les sucres régulent l’immunité. Transformer ces connaissances en traitements concrets représente une formidable perspective », souligne-t-il.
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L’équipe de rédaction Tempo Today