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L’édito de notre Dir Med: « Mais quelle heure est-il pour finir ? »

Chaque année, en automne et au printemps, la même question se pose : « le changement d’heure doit-il être supprimé ? » Plus de 1,5 milliard d’êtres humains sont exposés à ces transitions horaires qui perturbent notre rythme chronobiologique(3). En Belgique, notre décalage par rapport à l’heure solaire est de deux heures en été. Mais quel est l’impact réel de ces variations biannuelles sur notre  santé ?

Un peu d’astrophysique : le temps universel (TU), est une échelle de temps fondée sur la rotation de la Terre. Il est historiquement calculé à partir de l'observation des étoiles au méridien de la ville de Greenwich en Angleterre. Aujourd'hui c’est l’UCT (le temps universel coordonné) qui est couramment utilisé, basé sur les résultats coordonnés de 349 horloges atomiques et contrôlé par le bureau international des poids et mesures (BIPM), la période de rotation de la terre n’étant pas strictement constante.

Le temps universel sert à déterminer les heures légales et les fuseaux horaires. Ainsi, l’heure légale correspond à UTC + numéro de fuseau horaire. Chez nous, l’heure légale correspond à UTC + 1 heure en hiver et à UTC + 2 heures en été.(1)

Un peu d’histoire : en 1940, l’Allemagne impose aux zones occupées de passer à l’heure de Berlin, soit 1 heure de plus que la nôtre, puisqu’initialement nous sommes sur le méridien de Greenwich. A la libération, il est prévu de revenir au système initial mais cela ne se réalise finalement pas. En 1976, suite au choc pétrolier, on instaure l’heure d’été pour réduire l’éclairage en soirée… Nous voilà donc décalés de 2 heures par rapport à notre fuseau horaire initial…(2)

Mais quelles conséquences cela a-t-il sur notre santé et sur la vie en général ?

Le sommeil, les accidents de travail et de la route, les problèmes métaboliques (obésité, diabète) ainsi que les risques cardiovasculaires peuvent être directement impactés par ces changements horaires.(4-5) La perturbation de notre rythme circadien peut avoir des effets non négligeables sur notre santé. Une étude parue en 2008 dans le New England Journal of Medicine montre l’incidence négative du changement d’heure sur l’infarctus du myocarde :

« L'incidence de l'infarctus aigu du myocarde a augmenté de manière significative pendant les 3 premiers jours de la semaine après le passage à l'heure d'été, au printemps. En revanche, après la transition de l’heure d'été vers l'automne, seul le premier jour de la semaine a été affecté de manière significative. L'effet du passage à l'heure d'été était un peu plus prononcé chez les femmes alors qu’il était plus chez les hommes en automne. Les effets de ces transitions étaient systématiquement plus prononcés pour les personnes de moins de 65 ans que pour celles de 65 ans ou plus. L'explication la plus plausible est l'effet néfaste de la privation de sommeil sur la santé cardiovasculaire. Selon des études expérimentales, cet effet indésirable comprend la prédominance de l'activité sympathique et une augmentation des taux de cytokines pro-inflammatoires. Ces données suggèrent que les personnes vulnérables pourraient bénéficier d'éviter les changements soudains de leurs rythmes biologiques. »(3) 

Alors cela vaut-il vraiment la peine de mettre notre santé en péril pour réaliser des économies d’énergie qui, en fin de compte, ne semblent pas si profitables ?

Le bureau de l'évaluation technologique du Parlement allemand estime, dans  un rapport établi en 2016, à moins de 0,8 % la baisse de la consommation électrique des ménages allemands imputable au changement d'heure. Des économies qu'il qualifie de "marginales".(4) 

Sans compter que d’autres secteurs sont également concernés : les agriculteurs protestent contre ces changements horaires, notamment dans le secteur de l'élevage et de la production laitière, où des baisses de rendement sont clairement observées au cours de ces phases de transition. Il en est de même des hôpitaux, des crèches et des écoles, tous concernés par les mêmes difficultés d’adaptation.(5) 

Tout porte à croire qu’il est grand temps d’arrêter de jouer avec notre mélatonine en revenant à des horaires fixes. Mais lequel choisir : heure d’été (+2), heure d’hiver (+1) ou notre fuseau horaire d’origine (0) ? Si l’on souhaite revenir au plus proche de l’heure solaire, c’est ce dernier créneau qu’il faut choisir, par contre, grâce à l’heure d’été, on bénéficie de journées plus longues qui finissent à 22h à la belle saison, mais qui ne commencent pas avant 10h dans les profondeurs de l'hiver. Le secteur HORECA savoure cette idée et toute l’économie du tourisme en profite car les gens sortent et consomment plus quand il fait jour…(5) C’est bon pour le moral ! Mais, in fine, comme dans tout bon compromis à la belge, c’est l’heure d’hiver qui sera probablement choisie… 

Bon week-end à tous

Dr Patrick De Moor

Médecin généraliste

Directeur medical Vivactis Group

 

 

Références :

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2 comments on “L’édito de notre Dir Med: « Mais quelle heure est-il pour finir ? »”

  1. Grâce à l'heure d'été on peut encore faire du sport après le boulot et le diner avec plus de bénéfice Performing moderate to vigorous activity (MVPA) in the afternoon or evening may improve blood glucose control to a greater extent than exercising evenly throughout the day, new research suggests.
    The data come from 775 participants with a mean body mass index (BMI) of 26.2 kg/m2 in the observational Netherlands Epidemiology of Obesity (NEO) study. Use of activity monitors for four consecutive days showed that performance of MVPA (defined as activity with intensity of >3 metabolic equivalents of task) in the afternoon or evening was associated with up to 25% reduced insulin resistance compared with an even distribution of activity during the day.

    "This is one of the first studies where in humans the relation between timing of physical activity and insulin resistance was examined," lead author Jeroen van der Velde, of the Department of Clinical Epidemiology, Leiden University Medical Center, the Netherlands, told Medscape Medical News

  2. En pratique quelle heure choisir, ce qui pour moi est toxique , c'est le changement d'heure , pour le passage à l'heure d'été, il me faut plus ou moins 10 jours pour m'adapter, le passage à l'heure d'hiver m'est plus supportable. Les changements d'heure sont toxiques pour les animaux et couteux car ils imposent de créer par écrit une heure d'été et une heure d'hiver, c'est à dire multiplier par deux le coût de tous les horaires annuels . Gardons une fois pour toutes, l'heure la plus optimale , tous facteurs confondus. J'imagine qu'il y a des spécialistes pour établir l'heure la plus optimale .

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