L’édito de notre Dir Med : « Les vélos cercueils »
Les changements climatiques, trop longtemps ignorés, se font aujourd’hui ressentir douloureusement partout sur la planète et nous ont brutalement mis face à nos manquements… Il a été nécessaire de réagir, mieux vaut tard que jamais, mais cette prise de conscience collective orchestrée par nos dirigeants, s’est faite la plupart du temps dans un empressement chaotique…
Parmi les grands coupables accusés du réchauffement climatiques, nos moyens de transport privés ont été parmi les premiers incriminés… Et même si ce sont loin d’être les seuls, il fallait bien commencer par quelque chose, alors pourquoi pas les transports individuels puisque cela responsabilise directement les citoyens plutôt que les États…
Donc dans la précipitation générale, il a fallu tout à la fois, diaboliser les véhicules à moteur thermique en les condamnant à court terme, limiter leur vitesse en ville à celle des vélos, et favoriser les moyens de transport alternatifs : vélos et e-vélos, trottinettes électriques, mono-roue ou gyro-roue et autres skateboards électriques…
Tous ces moyens de « micromobilité » ont été littéralement jetés dans la circulation générale sans avoir eu, ni le temps, ni les moyens d’aménager les infrastructures nécessaires pour assurer leur sécurité. Tout cela en leur accordant de nouvelles prérogatives pour asseoir leur autorité en matière de mobilité: pouvoir rouler en sens contraire sur des voies à sens unique, brûler un feu rouge pour tourner à droite, dépasser par la droite, rouler de front sur une route ne permettant pas le dépassement, et j’en passe certainement… Autant de comportements qui, autrefois, auraient été considérés comme inciviques et qui aujourd’hui sont plébiscités.
Bien que certains abusent du laxisme qu’il leur est accordé, mes propos ne mettent nullement en cause ces nouveaux usagers de la route, qui ne font que profiter en toute légalité des nouvelles dérogations qui leurs sont octroyées, mais je déplore, essentiellement pour des questions de sécurité, la façon précipitée et inaboutie dont toutes ces mesures ont été mises en place, sans une réflexion sur le long terme.
Déclarer, comme la fait la ministre de la mobilité en région Bruxelloise, Elke Van den Brandt : « qu’elle ne voulait pas imposer le casque aux usagers faibles de peur de les décourager à prendre ce type de transport » (1) , frise l’inconscience! Certains l’ont d’ailleurs parfaitement intégré et préfèrent circuler avec un casque audio sur les oreilles, ce qui les rend encore un peu plus vulnérable…
Il me paraît d’ailleurs tout aussi inconscient d’autoriser la circulation en ville de ces nouveaux « vélos cargos » ou plutôt « vélos cercueils », permettant de transporter jusqu’à 5 enfants (3 devant, 2 derrières), en plus du conducteur. Ce genre d’attelage, aussi lourd que peu maniable, souvent conduit par les mamans, met en péril la vie des enfants qui s’y trouvent car ils ne bénéficient d’aucune protection en cas d’accident avec d’autres véhicules.
Il faudra qu’on m’explique pourquoi un automobiliste ne peut circuler au volant d’une voiture que si elle répond à toutes les normes de sécurité exigées (crash-test maximal, ceinture de sécurité, aides à la conduite…) alors que ces « vélos cercueils » et autres trottinettes électriques, peuvent rouler sans être soumis à aucune législation en matière de sécurité… C’est tout simplement aberrant !
Bien sûr qu’il est sympathique de conduire ses enfants à l’école le matin à vélo, mais pas dans les conditions de circulation de la plupart de nos grandes villes et le manque d’infrastructure propre à ces usagers faibles. Tant qu’ils n’auront pas leurs propres voies de circulations, totalement séparées de celles des automobilistes, il faudrait tout simplement interdire ce genre de moyen de transport. Paris vient d’ailleurs de le faire pour les trottinettes…
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, entre 2016 et 2020, seuls les cyclistes ont vu leur nombre d’accidents de la route augmenter et les traumatismes les plus fréquents touchent la tête et les membres.(2)
Bien sûr que nous devons apprendre à modifier nos comportements, que ce soit en matière de déplacement ou de consommation en général, mais il faut le faire de manière réfléchie, et ne pas vouloir sortir précipitamment d’une problématique pour en créer d’autres…
Bon week-end ensoleillé à tous puisque nous venons de battre notre record de chaleur en matière de canicule pour un mois de septembre…
Dr Patrick De Moor
Références :
(1) https://www.lavenir.net/regions/2022/03/16/obligation-du-port-du-casque-pour-les-jeunes-cyclistes-bruxellois-pourquoi-les-verts-sy-opposent/
(2) En remerciant le Dr. Patrick Fransen, neurochirurgien, de m’avoir permis d’utiliser 2 slides de sa présentation sur « Neurosurgery and Bicycle riding »
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Nous avons le plaisir de vous informer que le congrès annuel « Les rencontres d’Endocrinologie-Diabète » se tiendra le samedi 29 novembre au Holiday Inn Brussels Airport, ainsi qu’en ligne.
Cet événement, organisé par l’asbl EDUETHICS et sous l’égide des Professeurs Christophe De Block (UZ Antwerpen) et Régis Radermecker (U Liège), est devenu incontournable pour les médecins généralistes et les praticiens en diabétologie.
Il y sera question d’endocrinologie au sens large du terme mais aussi de traitement du diabète qui, au regard des nouveautés apparues ces dernières années, est en constante évolution. Autant de thèmes qui contribueront à la qualité de vie de patients toujours plus nombreux à souffrir de diabète.
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En scooter, il faut se couvrir les malléoles (justifié) mais à bicyclette, on peut rouler nue-tête (???)!
à l'époque il a été aussi difficile d'imposer la ceinture de sécurité en voiture , on y est arrivé