Covid-19 et maladies non transmissibles

Selon le rapport, les femmes qui vivent avec une maladie non transmissible déclarent souffrir d’une plus grande détresse psychologique que les hommes. Pour leur part, les hommes atteints de maladie non transmissible ont signalé une consommation accrue d’alcool. « Nous constatons une dégradation inégalée de la santé mentale chez les personnes atteintes de maladies non transmissibles par rapport à celles qui ne le sont pas », affirme Simon Bacon, codirecteur du Centre de médecine comportementale de Montréal (CMCM).

Les chercheurs constatent que les personnes participantes qui ont signalé des maladies non transmissibles étaient en général plus âgées, avaient un niveau de scolarité équivalent ou inférieur au diplôme d’études secondaires et étaient plus susceptibles de déclarer avoir reçu un diagnostic de troubles mentaux. Les personnes participantes atteintes de maladie non transmissible étaient en outre 21 % plus susceptibles de faire état d’anxiété, de dépression, de solitude et de colère notable induites par la Covid-19 que les personnes ne souffrant pas de maladie non transmissible. Elles avaient aussi plus tendance à déclarer qu’elles faisaient moins d’activité physique (24%) et avaient une alimentation moins saine (22%).

Qui plus est, ces personnes étaient 57 % plus susceptibles de faire état de rendez-vous médicaux annulés ou d’évitement des urgences. Enfin, elles étaient plus portées à déclarer avoir eu des difficultés à accéder à des soins médicaux non liés à la Covid-19, et ce, dans une proportion de 87 %.

D’autres répercussions à l’horizon

Pour le P^r Bacon et ses collègues, ces indicateurs sont préoccupants. Le chercheur fait observer qu’à mesure que les restrictions liées à la pandémie s’assouplissent, un plus grand nombre de personnes atteintes de maladie non transmissible – en particulier celles qui n’ont pas été traitées au plus fort de la pandémie – auront probablement davantage besoin de soins urgents.

Cette croissance de la demande en matière de soins est aggravée par l’augmentation du nombre de personnes ayant développé des maladies non transmissibles pendant la pandémie. « De nombreuses personnes atteintes de maladies non transmissibles reviennent dans le système avec un déficit de santé beaucoup plus important. Le système, qui a déjà du mal à rattraper son retard, est en train de s’effondrer », souligne le P^r Bacon. « Il existe un risque de cercle vicieux qui ajoutera une pression supplémentaire sur le système. Cette situation peut avoir pour conséquence que des personnes recommencent à éprouver des difficultés d’accès aux soins. Nous n’avons pas les ressources nécessaires pour traiter à la fois les personnes qui se trouvent actuellement dans le système et celles qui y entrent ». Et malheureusement, « nous ne disposons d’aucune stratégie pour nous attaquer à ce problème. »

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