« La médecine en soi génère du stress »

« Nous devons identifier les nombreuses sources de stress qui existent autour de la pratique médicale et trouver le moyen d'apprendre à vivre avec elles ou réfléchir plus sérieusement à la manière de les éliminer de nos schémas de travail. Certains facteurs de stress font partie du défi professionnel auquel nous sommes confrontés en apprenant et en pratiquant la médecine, et en étant témoins de la maladie chez les patients. Mais la majeure partie du stress provient d'exigences excessives imposées par le système mal conçu dans lequel nous travaillons.

Nous sommes soumis à une forte pression en termes de temps parce qu'on nous demande de traiter trop de patients, trop rapidement, et ce depuis longtemps. Et puis, il y a les extras. Nous subissons le préjudice moral d'être obligés de bien communiquer avec les patients, tout en travaillant dans un système qui rend les conditions pour y parvenir impossibles. Nous avons des horaires de travail et de garde difficiles. Nous travaillons dans des réseaux complexes de contacts (personnels, avec les patients, avec les collègues) et les relations sont difficiles. Elles peuvent dissimuler des intentions cachées et potentiellement toxiques. Il existe des relations complexes entre les différentes spécialités et les différents services du système de santé et d'aide sociale. Les interfaces entre eux sont comme des membranes biologiques - fragiles et irritables.

Nous sommes confrontés à de véritables défis, au stress personnel, au stress professionnel, au stress lié au temps, au stress lié aux horaires, au stress lié aux relations, au stress lié à la réglementation et au stress lié à la communication. Si l'on veut que les soins de santé soient efficaces, il faut examiner les facteurs de stress au sein du système et les éliminer afin de réduire le stress de chacun et d'obtenir de meilleurs résultats. »

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Référence: Medicine is a stress generating system. BMJ 2023; 380 doi: https://doi.org/10.1136/bmj.p52