« L'IA menace de réduire les patients à des numéros dans une masse grise et incolore »

Si l'IA remplace les médecins, le don d'organes deviendra un cauchemar, a-t-il déclaré dans un témoignage publié dans De Standaard.

"Il est peu probable que l'IA puisse remplacer complètement les médecins, mais elle pourrait prendre en charge certaines procédures médicales, y compris le prélèvement d'organes sur des donneurs en état de mort cérébrale. Et pourquoi pas ? S'occuper des patients et effectuer les bonnes opérations n'est plus un problème. De plus, l'utilisation de machines d'IA à la place des médecins promet de réaliser des économies.

Pourtant, cette façon impersonnelle et non humaine de prélever des organes pourrait décourager les gens de devenir donneurs d'organes ou de permettre à des membres de leur famille décédés de le devenir, ce qui aggraverait la pénurie d'organes de donneurs. Des images de prélèvements d'organes par des machines seront montrées dans une salle sans présence humaine. Les corps seront transportés à l'intérieur et à l'extérieur de la salle pendant que les machines continueront leur travail inlassablement et de manière invisible. "Je ne veux pas finir comme ça", marmonneront les gens. Et ils refuseront de consentir au don d'organes.

Mais elle va bien au-delà du don d'organes. L'IA promet de rendre l'ensemble du système de santé plus rapide, plus précis et sans erreur. Si l'IA remplace les médecins et les infirmières, c'est le signe avant-coureur d'un énorme changement dans la médecine, comme on en voit tous les 30 ans, avec des gens totalement dépassés par les progrès technologiques.

L'inévitable retour de bâton se produira. Il en a été de même dans les années 1960, lorsque de nouvelles technologies et procédures médicales (dialyse à domicile, pontage de l'artère coronaire) ont facilité la vie. Pourtant, à la même époque, la réputation de la profession médicale s'est effondrée : les patients se sont plaints que les médecins étaient devenus froids et impersonnels. Et c'est dans les années 1990, avec la médecine préventive et la promesse d'une plus grande efficacité à moindre coût, que les patients se sont révoltés parce qu'ils se sentaient traités comme du bétail.

Une fois de plus, on fait le lit de la colère. L'intelligence artificielle promet d'améliorer encore les soins de santé, mais elle menace de réduire les patients à des numéros dans une masse grise et incolore. Les patients se rebelleront contre cela. Et c'est dans le domaine du don d'organes qu'ils crieront le plus fort, et les premiers."

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https://www.standaard.be/cnt/dmf20240612_92900681