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L’édito de notre Dir Med : « Alzheimer... Rappelez-moi son prénom ? »

La maladie d'Alzheimer (MA) est la maladie neurodégénérative la plus répandue dans le vieillissement, affectant environ 46 millions de personnes dans le monde1 dont 180 000 en Belgique. Chaque année, le 21 septembre est la journée mondiale dédiée à cette maladie. L’occasion pour les nombreuses associations d’informer et de sensibiliser le grand public et les pouvoirs publics à la maladie, de briser les tabous, et de permettre aux malades et aux aidants de sortir de leur isolement social.

La maladie d'Alzheimer (MA) est la maladie neurodégénérative la plus répandue dans le vieillissement, affectant environ 46 millions de personnes dans le monde1 dont 180 000 en Belgique. Chaque année, le 21 septembre est la journée mondiale dédiée à cette maladie. L’occasion pour les nombreuses associations d’informer et de sensibiliser le grand public et les pouvoirs publics à la maladie, de briser les tabous, et de permettre aux malades et aux aidants de sortir de leur isolement social.

Alois Alzheimer, né le 14 juin 1864 en Bavière, a vécu 51 ans. C'est en 1901 que la vie de ce neuropsychiatre croise celle du patient qui le rendra célèbre des années plus tard : Auguste Deter, décédé en 1906. Immédiatement après sa mort, son cerveau est analysé en profondeur par Alzheimer qui, la même année, présentera ce cas de démence lors de la 37e conférence psychiatrique d'Allemagne du Sud, qui par la suite portera son nom. Il décède le 19 décembre 1915.2-3

La MA est la cause la plus fréquente de démence, représentant environ les deux tiers (60 à 80 %) des cas4. Environ la moitié de la variance d’une détérioration mentale peut être expliquée par la génétique mais l’autre moitié par des facteurs d’environnement et mode de vie.  Dans la MA, cette partie est un peu moins importante car le poids de la génétique est prédominant. Les principaux facteurs de risques sont : -1. L'âge : puisque sa prévalence augmente de façon exponentielle entre 65 et 85 ans, doublant tous les 5 ans. -2. La génétique : entre 60 % et 80 % des patients atteints de MA ont au moins un allèle APOE-ε4 et le risque de MA augmente avec le nombre d'allèles ε4. -3. Le sexe : les femmes étant plus touchées que les hommes 5, selon le dernier rapport de l'OMS, 65 % des décès dus à la maladie d'Alzheimer et à d'autres formes de démence sont des femmes. -4. Les facteurs environnementaux : l’hygiène de vie (graisses alimentaires et activité physique réduite) et le niveau d’éducation. En effet, un haut niveau d'éducation, des activités sociales et mentales sont associés à un risque moindre de maladie d'Alzheimer, en raison de l'amélioration de la réserve cognitive6. -5. Les risques cardiovasculaires : l'hypertension, le diabète sucré, l'hypercholestérolémie, un taux élevé d’homocystéine, ont été établis comme facteurs de risque associés à la MA. Il existe 2 formes de MA : -1. Une forme autosomale dominante précoce et rare, moins de 2%, produite par une mutation identifiée dans la protéine précurseur amyloïde (APP) ou la préséniline (PSEN1 et PSEN2). -2. Une forme de MA tardive qui représente plus de 90 % des cas. La MA tardive n'a clairement pas d'étiologie monogénique, cependant, les gènes jouent aussi un rôle important dans cette forme, avec un potentiel héréditaire d'environ 58 à 79 %5Les deux hypothèses étiologiques les plus probables sont celles de la cascade amyloïde et celle de la phosphorylation de la protéine tau. Ces 2 hypothèses pourraient d’ailleurs être complémentaires. L'hypothèse de la cascade amyloïde postule que le processus neurodégénératif dans la MA est dû à la formation et à l'agrégation de dépôts de peptides amyloïdes (les plaques amyloïdes), qui ont des effets néfastes sur le fonctionnement neuronal et la plasticité synaptique. L’hypothèse de la phosphorylation de la protéine de TAU : la protéine Tau, présente dans le SNC, dans plusieurs structures cellulaires neuronales ainsi que dans le LCR, régule la plasticité synaptique et la stabilité du génome. Mais dans la MA, Tau forme des complexes (oligomères et filaments) qui provoquent une dégénérescence neurofibrillaire. 

En matière diagnostique, la découverte de nouveaux biomarqueurs précoces pour identifier les personnes à haut risque de développer la MA, qui sont cognitivement normales, est aujourd’hui une étape très importante pour faire évoluer les thérapies contre la MA. Il n’y a que deux biomarqueurs qui actuellement aient une approbation clinique : la ponction lombaire et le PET scan amyloïde (non remboursés) qui vont permettre de poser le diagnostic de MA.

Maintenant, le grand champ de développement futur est celui du diagnostic par prise de sang au moyen de certaines techniques hautement spécifiques et hautement sensibles qui permettent de détecter dans le sang l’amyloïde, la protéine Tau et certaines molécules liées à la neurodégénérescence.

En matière de traitement :  c’est l’immunothérapie anti-amyloïde passive qui a le mieux fonctionné. Même si les résultats obtenus ne sont pas encore à la mesure de nos espérances, in fine, ce sont ces anticorps monoclonaux anti-AB qui ont montré le rapport bénéfice/risque le plus acceptable. L’aducanumab est actuellement le seul médicament de cette catégorie à avoir reçu une « approbation accélérée » par la FDA.

Ce qu’il est important de retenir c’est qu’il faut mettre tout en œuvre pour dépister les patients susceptibles de développer une MA avant qu’ils ne soient franchement symptomatiques. On en revient donc au concept de la MA prodromale afin de parvenir à les dépister précocement.

Connaissez-vous l’histoire d’une bande de copains qui a décidé de se revoir tous les 10 ans dans le même restaurant « Les 3 canards », mais chaque fois pour une autre « bonne » raison... À 30 ans, les prix sont raisonnables. À 40 ans, les serveuses sont top !  À 50 ans, la nourriture est excellente. À 60 ans, la cave à vin est fabuleuse. À 70 ans, l’accès est facile et à 80 ans : « Quelle bonne idée, on n’y est encore jamais allé !»

 

Très bon weekend à tous
Dr. Patrick De Moor

  1. Sengupta et al., 2016
  2. https://www.bbc.com/afrique/66315328
  3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alois_Alzheimer
  4. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1568163721002439?via%3Dihu
  5. Hsu et al., 2019
  6. facteurs liés au mode de vie (Delpak et Talebi, 2020 ; Edwards Iii et al., 2019 ; Lautenschlager et al., 2008 ; Scarmeas et al., 2009 ; Xu et al., 2015. Et sur base d’une interview des Pr. Adrian Ivanoiu (UCL-St-Luc), Dr. Bernard Hanseeuw (UCL-St-Luc), Dr. Sebastiaan Engelborghs (UZ Brussel), publiée dans le tempo Focus Neuro/neurochirurgie d’Avril 2023

L’équipe de rédaction Tempo Today

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