Psoriasis bien contrôlé, inflammation persistante : un risque cardiovasculaire sous-estimé

Ce phénomène silencieux, mais mesurable par des niveaux élevés de protéine C-réactive (CRP ultrasensible ≥ 2 mg/L), pourrait maintenir un risque accru de complications cardiométaboliques.

Menée sur 209 patients répartis entre l’Espagne, les États-Unis et la Suède, cette étude a inclus des adultes sous biothérapie stable, présentant un score PASI ≤ 2, signe d’un contrôle optimal de la maladie cutanée. Pourtant, après un an de traitement, plus de 36% d’entre eux présentaient encore une inflammation de bas grade. Ce pourcentage grimpait à plus de 60 % chez les patients ayant déjà un taux élevé de CRP au départ.

L’analyse montre que le surpoids, l’obésité et la stéatose hépatique sont des facteurs associés à cette inflammation persistante. La graisse viscérale, reflet de l’obésité abdominale, semble particulièrement impliquée. Par ailleurs, les femmes présentent un risque plus élevé, indépendamment des autres paramètres, et les chercheurs suggèrent que des seuils de CRP différenciés selon le sexe pourraient être utiles en prévention cardiovasculaire.

Enfin, l’impact du type de biothérapie n’est pas neutre : les anti-TNF sont associés à une moindre inflammation résiduelle, contrairement aux inhibiteurs de l’interleukine-12/23. Ces données renforcent l’idée que, malgré un contrôle cutané satisfaisant, les patients atteints de psoriasis restent vulnérables sur le plan systémique.