Covid-19 : une accélération du temps pour le système vasculaire

L’étude a inclus 2.390 participants issus de 16 pays et les a répartis selon la sévérité de l’infection : absence d’antécédent de Covid, infection récente sans hospitalisation, hospitalisation en service conventionnel ou en soins intensifs. La rigidité artérielle a été évaluée par la vitesse de l’onde de pouls carotido-fémorale, mesurée à six et douze mois après l’infection.

Les résultats montrent que toutes les catégories de patients ayant eu la Covid, même sous une forme légère, présentaient des artères plus rigides que ceux n’ayant jamais été infectés. L’effet était plus marqué chez les femmes et chez les personnes souffrant de symptômes persistants de type Covid longue. L’augmentation moyenne de la vitesse de l’onde de pouls atteignait 0,55 m/s chez les femmes ayant eu une forme légère, 0,60 m/s chez celles hospitalisées et 1,09 m/s chez celles passées par les soins intensifs. Une telle progression équivaut à environ cinq années de vieillissement vasculaire et s’accompagne d’une augmentation du risque cardiovasculaire.

La vaccination apparaissait comme un facteur protecteur, les personnes vaccinées présentant en moyenne des artères moins rigides. À plus long terme, les mesures suggèrent une stabilisation, voire une légère amélioration de la rigidité artérielle.

Ces observations renforcent l’hypothèse d’un vieillissement vasculaire accéléré lié au Covid, possiblement par l’action directe du virus sur l’endothélium vasculaire et par les réponses inflammatoires et immunitaires déclenchées lors de l’infection. Les différences observées entre les sexes pourraient s’expliquer par la réactivité immunitaire plus marquée des femmes, protectrice à court terme mais délétère pour les vaisseaux.

Le vieillissement vasculaire peut être évalué facilement et pris en charge par des interventions classiques : modification du mode de vie, traitements antihypertenseurs et hypolipémiants. La poursuite du suivi des participants permettra de déterminer si ce vieillissement accéléré se traduit à long terme par une hausse effective des événements cardiovasculaires.