Le pesticide chlorpyrifos altère durablement le cerveau des enfants exposés in utero

Menée à New York auprès de 270 jeunes âgés de 6 à 14 ans, issus d’un suivi de grossesses débuté en 1998, l’étude révèle une association nette entre le degré d’exposition prénatale au CPF et des anomalies progressives du cerveau. Les examens d’imagerie par résonance magnétique ont montré un épaississement anormal des cortex frontal, temporal et postéro-inférieur, une réduction des volumes de substance blanche dans les mêmes régions, une altération de la microstructure des fibres de la capsule interne, ainsi qu’une diminution globale du flux sanguin cérébral et de la densité neuronale.

Sur le plan clinique, ces enfants présentaient de moins bonnes performances aux tests de motricité fine et de programmation motrice. Les auteurs attribuent ces effets aux mécanismes connus du CPF, impliquant stress oxydatif, inflammation, dysfonctionnement mitochondrial et perturbation de la maturation des oligodendrocytes responsables de la myélinisation.

Ces résultats apportent des preuves solides que l’exposition prénatale au chlorpyrifos entraîne des altérations durables de la structure, du métabolisme et des fonctions cérébrales, avec des conséquences mesurables sur le développement moteur.