RWE : Sémaglutide vs tirzépatide en prévention cardiovasculaire (ESC 2025)

Lors du congrès 2025 de la Société Européenne de Cardiologie (ESC), les résultats de l’étude rétrospective STEER ont été présentés. Elle a comparé le sémaglutide 2,4 mg et le tirzépatide dans une cohorte issue de la base américaine Komodo Research Database. Les patients inclus (≥45 ans, obèses ou en surpoids, avec maladie cardiovasculaire athéroscléreuse mais sans diabète) étaient au nombre de 10.625 dans chaque bras après appariement par score de propension. L’âge moyen était de 58 ans, 62 % étaient des femmes et le suivi moyen atteignait environ 8 mois.

Dans l’analyse en intention de traiter, le sémaglutide a réduit le risque d’événements cardiovasculaires majeurs à trois critères (infarctus, AVC, mortalité toutes causes) : 0,5 % vs 0,8 % sous tirzépatide, soit un HR de 0,71 (IC à 95 % : 0,50–0,99 ; p=0,046). Pour les événements à cinq critères (ajoutant hospitalisation pour insuffisance cardiaque et revascularisation coronarienne), les taux étaient de 1,2 % vs 1,5 %, avec un HR de 0,78 (IC à 95 % : 0,62–0,99 ; p=0,04).

L’analyse per-protocole a renforcé ces résultats, montrant une réduction plus marquée avec le sémaglutide : HR de 0,43 (IC à 95 % : 0,24–0,78 ; p=0,005) pour les MACE à trois critères et HR de 0,57 (IC à 95 % : 0,39–0,83 ; p=0,003) pour les MACE à cinq critères. Aucun décès n’a été observé pendant la période de traitement.

Les auteurs soulignent la taille importante de l’échantillon et l’équilibre entre groupes, mais notent certaines limites, comme la durée relativement courte du suivi et la possibilité de facteurs confondants non mesurés.

Ces résultats suggèrent que le bénéfice cardiovasculaire du sémaglutide pourrait être spécifique à la molécule et ne pas s’étendre automatiquement aux autres agonistes des récepteurs du GLP-1 ou GLP-1/GIP.