Masser pour vacciner : vers une vaccination sans aiguille ?

Leurs travaux, publiés dans Cell Reports, révèlent que le massage ouvre temporairement les follicules pileux, permettant à de grosses molécules, y compris des composants bactériens du microbiote cutané, de pénétrer dans la peau. Ce processus déclenche une réaction inflammatoire locale et mobilise l’immunité adaptative, la même qui est recherchée lors d’une vaccination.

Chez la souris, l’application par massage d’un vaccin antigrippal (H1N1) a induit une réponse immunitaire comparable à celle obtenue par injection intramusculaire. Des essais chez l’humain seront nécessaires pour confirmer ces observations et mieux comprendre comment chaque type cellulaire cutané réagit au stress mécanique.

« Ces résultats ouvrent la voie à des méthodes de vaccination non invasives, sans aiguille », souligne Élodie Segura, directrice de recherche Inserm. Toutefois, les chercheurs rappellent que ce phénomène pourrait aussi favoriser la pénétration de substances indésirables (polluants, allergènes), avec un risque inflammatoire ou allergique encore à évaluer.