Une étude publiée dans JAMA Internal Medicine nuance la perception d’une « épidémie » de cancers précoces (avant 50 ans) aux États-Unis. Si les diagnostics ont doublé depuis 1992 pour certains cancers, cette tendance ne s’accompagne pas d’une hausse de la mortalité, suggérant que l’augmentation reflète surtout un dépistage accru plutôt qu’une réelle explosion des cas.
Huit cancers affichent une incidence en forte progression (>1 % par an) chez les moins de 50 ans : thyroïde, anus, rein, intestin grêle, colorectal, endomètre, pancréas et myélome. Pourtant, la mortalité globale liée à ces cancers est restée stable sur la même période. Quelques exceptions subsistent, comme une légère augmentation des décès liés aux cancers colorectal et endométrial. Pour d’autres, la combinaison d’une mortalité stable ou en baisse avec une hausse des diagnostics suggère un phénomène de surdiagnostic.
Dans certains cancers, comme ceux de la thyroïde ou du rein, le surdiagnostic est bien documenté. Dans d’autres, l’explication pourrait résider dans la détection fortuite d’anomalies ou dans un diagnostic plus précoce, sans impact immédiat sur la survie.
Bien que sa progression soit plus lente (0,6 % par an), le cancer du sein demeure le cancer précoce le plus fréquent. Chez les femmes de moins de 50 ans, les diagnostics augmentent, mais la mortalité a été divisée par deux grâce aux progrès thérapeutiques.
Les auteurs concluent que l’augmentation des cancers précoces ne reflète pas systématiquement une hausse des cancers cliniquement significatifs. Selon eux, interpréter ces chiffres comme une véritable épidémie pourrait conduire à des dépistages et traitements inutiles, et détourner l’attention d’autres menaces sanitaires touchant les jeunes adultes.
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L’équipe de rédaction Tempo Today