La Covid-19 pourrait accélérer le vieillissement vasculaire chez les femmes

Publiée dans l’European Heart Journal, cette recherche menée auprès de près de 2.100 personnes dans 18 pays montre que les femmes ayant contracté la Covid-19 présentent une perte d’élasticité vasculaire durable, quel que soit le degré de sévérité de l’infection.

Les chercheurs ont mesuré la vitesse de propagation de l’onde de pouls dans l’aorte, un indicateur de la rigidité artérielle. Six à douze mois après l’infection, les femmes présentaient une accélération de cette vitesse équivalente à un vieillissement vasculaire de 5 à 10 ans selon la gravité de la maladie. Aucune différence notable n’a été observée chez les hommes.

Selon la professeure Catherine Fortier, cette différence pourrait s’expliquer par la réponse immunitaire plus vigoureuse des femmes, qui, si elle favorise une meilleure défense contre les infections, entraîne aussi une inflammation plus marquée et des dommages endothéliaux accrus. Le virus SARS-CoV-2 se fixe en effet sur les cellules tapissant les vaisseaux sanguins, laissant parfois des séquelles persistantes susceptibles d’augmenter la tension artérielle et la charge cardiaque.

Un an après l’infection, la rigidité vasculaire moyenne n’était toujours pas revenue à la normale. « On ne sait pas si ces altérations sont permanentes, mais une hygiène de vie active et équilibrée peut atténuer les risques », précise la chercheuse.

Les auteurs estiment que le fait d’avoir eu la Covid-19 devrait désormais être considéré comme un facteur de risque cardiovasculaire chez les femmes, au même titre que l’hypertension, le diabète ou l’hypercholestérolémie.