Nouvelle stratégie à base de phages contre les bactéries multirésistantes

La résistance croissante aux antibiotiques constitue une menace majeure pour la santé publique mondiale. De nouvelles approches thérapeutiques sont donc indispensables, notamment contre des bactéries telles que Escherichia coli, classée par l’Organisation mondiale de la santé parmi les pathogènes « critiques » à cibler.

Dans ses travaux, Vandierendonck s’est intéressée aux phages tempérés, un type de bactériophages capable d’intégrer son matériel génétique dans celui de la bactérie hôte sans la détruire immédiatement. Elle a combiné cette approche avec des systèmes bactériens toxine-antitoxine, constitués d’une toxine provoquant la mort cellulaire et d’une antitoxine neutralisant cet effet.

En utilisant les phages comme vecteurs de gènes de toxines, elle a pu cibler et éliminer de manière extrêmement spécifique des souches pathogènes d’E. coli.

La manipulation génétique de ces phages s’est toutefois révélée complexe, car l’insertion de gènes de toxines peut bloquer la croissance des bactéries hôtes. Pour contourner ce problème, Vandierendonck a développé de nouvelles stratégies de clonage permettant de contrôler l’expression des toxines à différents niveaux.

Elle a également isolé plusieurs phages à partir de souches d’E. coli entérohémorragiques et les a caractérisés sur les plans génétique et morphologique, notamment en identifiant les récepteurs bactériens auxquels ils se fixent.

À titre de preuve de concept, elle a combiné l’un de ces phages avec un gène de toxine et a démontré, en laboratoire, que ce phage recombinant pouvait effectivement détruire la bactérie ciblée.