Des travaux menés à l’Université Laval suggèrent qu’une molécule produite par la tumeur initiale pourrait « préparer le terrain » pour une future récidive du glioblastome, l’un des cancers du cerveau les plus agressifs. Une découverte qui éclaire les mécanismes invisibles de la rechute et ouvre la voie à de nouvelles stratégies préventives.
Chez les patients atteints de glioblastome, la récidive est fréquente malgré des traitements intensifs. Les recherches menées par Nadine Morin, doctorante en biologie cellulaire et moléculaire dans le laboratoire du Pr Marc-Étienne Huot au Centre de recherche sur le cancer de l’Université Laval, apportent un nouvel éclairage sur ce phénomène. L’équipe s’intéresse à un métabolite anormal, le 2-hydroxyglutarate (2HG), produit par la tumeur primaire à la suite d’une mutation génétique.
Cette forme altérée agit comme un véritable messager chimique : elle ne se limite pas aux cellules tumorales, mais diffuse dans le microenvironnement cérébral. Les cellules saines voisines, exposées à ce signal, acquièrent alors des propriétés proches de celles des cellules cancéreuses - croissance accrue, comportement invasif, résistance aux traitements. Sans devenir malignes, elles conservent une empreinte moléculaire durable qui pourrait servir de point de départ à la récidive après ablation de la première tumeur.
Ces découvertes mettent en évidence un mécanisme inédit par lequel la tumeur initiale « préconditionne » les tissus environnants, rendant le cerveau plus vulnérable à un second épisode tumoral. En identifiant les voies moléculaires impliquées dans cette communication pathologique, les chercheurs espèrent développer de nouveaux outils diagnostiques et thérapeutiques capables d’intervenir avant que la foudre ne frappe à nouveau.
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L’équipe de rédaction Tempo Today