Les aliments ultra-transformés – céréales du petit-déjeuner, plats préparés, charcuteries industrielles, sodas – représentent plus de la moitié des apports caloriques dans de nombreux pays et sont désormais associés, au-delà de l’obésité et du diabète de type 2, à une série d’affections digestives.
Plusieurs études observationnelles montrent que les personnes qui en consomment le plus présentent un risque accru de maladie de Crohn, mais aussi d’intestin irritable, d’ulcères gastriques et de cancer colorectal. Chez des infirmières suivies à long terme, une consommation élevée d’aliments ultra-transformés était ainsi liée à une augmentation du risque de polypes colorectaux précancéreux.
Sur le plan mécanistique, le raffinement poussé de matières premières comme le blé, l’avoine ou le maïs s’accompagne d’une perte de fibres et de polyphénols, nutriments clés pour nourrir les bactéries « bénéfiques », limiter l’inflammation et préserver l’intégrité de la muqueuse intestinale. Ces produits sont en outre souvent riches en sucres ajoutés – associés à un risque accru de cancer colorectal et de maladies inflammatoires intestinales – et en sodium, susceptible de favoriser les bactéries « défavorables ».
Les additifs, en particulier les émulsifiants présents dans de nombreuses préparations industrielles, inquiètent également : chez l’animal, ils modifient la composition du microbiote, amincissent la couche de mucus protectrice, augmentent l’inflammation et pourraient, à long terme, favoriser maladies inflammatoires et cancer colorectal. Certains travaux suggèrent que leur éviction améliore les symptômes chez des patients atteints de maladie de Crohn.
Les édulcorants intenses comme le sucralose, l’acésulfame K ou la saccharine ont, eux aussi, été associés chez le rongeur à un microbiote déséquilibré et à une barrière intestinale plus perméable, tandis que chez l’humain, une étude a mis en évidence davantage de troubles digestifs chez les consommateurs quotidiens. Les données restent toutefois insuffisantes pour recommander une exclusion totale des aliments ultra-transformés.
En pratique, les experts préconisent de réduire progressivement leur place dans l’alimentation, de privilégier des alternatives peu transformées (eau pétillante plutôt que sodas, assaisonnements maison plutôt que sauces industrielles) et de recentrer l’assiette sur des aliments riches en fibres – fruits, légumes, céréales complètes –, en limitant parallèlement sel, sucres ajoutés et graisses saturées : une approche globale qui, par ricochet, diminue la consommation d’ultra-transformés et soutient la santé intestinale.
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L’équipe de rédaction Tempo Today