Rendez-vous en cuisine, pas au cathlab

C’est ce constat qu’a mis en avant Koushik Reddy, cardiologue interventionnel et premier « intensiviste en médecine du mode de vie », lors d’un congrès de lifestyle medicine. Il décrit le paradoxe d’un système extrêmement performant pour poser des stents en urgence, mais beaucoup moins efficace pour prévenir l’infarctus qui conduit le patient sur la table de cathétérisme. D’où son slogan devenu célèbre : « I have a carrot and a stent. You pick » – autrement dit, « choisissez entre la carotte et le stent ».

Reddy plaide pour que le mode de vie devienne la base réelle du système de santé, et non un simple complément aux traitements médicamenteux. Dans sa pratique, il a progressivement restructuré ses consultations : examen systématique du sommeil, du stress, de l’alimentation, de l’activité physique, de l’exposition aux toxiques et de la qualité des liens sociaux, formation des patients, puis des internes et des équipes, intégration de ces dimensions en tête de chaque note clinique.

L’objectif n’est pas de nier la nécessité de la cardiologie interventionnelle, mais de « déplacer le centre de gravité » : la prévention active, au niveau du domicile et de la communauté, devrait constituer le socle du système, le cathlab restant l’ultime recours lorsque tout le reste a échoué.