Le « cannabinoid hyperemesis syndrome » (CHS) est une complication méconnue de l’usage chronique de cannabis, caractérisée par des crises de nausées intenses, vomissements répétés et un recours compulsif aux bains ou douches très chauds qui soulagent transitoirement les symptômes. Décrit pour la première fois en 2004, ce syndrome reste d’étiologie incertaine, impliquant probablement une dérégulation des récepteurs CB1, des voies TRPV1 et de la thermorégulation hypothalamique.
Une analyse des données du Nationwide Emergency Department Sample (2016–2022), publiée dans JAMA Network Open, montre une hausse marquée des passages aux urgences pour CHS aux États-Unis, dans un contexte de généralisation de l’usage récréatif du cannabis. Les patients concernés sont majoritairement de jeunes adultes (surtout 18–35 ans), avec une répartition quasi équilibrée entre hommes et femmes, et une surreprésentation dans l’Ouest et le Nord-Est du pays.
Le CHS est fréquemment confondu avec un syndrome de vomissements cycliques ou d’autres troubles digestifs, entraînant examens inutiles et retards diagnostiques. L’introduction d’un code ICD-10 spécifique (F12.188) devrait faciliter la surveillance épidémiologique, à condition que les cliniciens pensent à ce diagnostic chez les consommateurs réguliers de cannabis présentant vomissements récurrents, douleurs abdominales et recherche compulsive de bains chauds.
Les auteurs appellent à une meilleure sensibilisation des urgentistes et des acteurs de santé publique afin d’adapter le repérage, l’information des patients et les messages de prévention autour du cannabis.
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L’équipe de rédaction Tempo Today