Arrêt cardiaque : des drones livrent des défibrillateurs avant l’ambulance

Chaque année, plus de 350.000 Américains sont victimes d’un arrêt cardiaque, le plus souvent à domicile, loin de tout équipement de réanimation. Or, si un DAE peut être utilisé dans les 2 à 3 minutes suivant l’arrêt, le taux de survie peut grimper jusqu’à 70 %, alors que les services d’urgence mettent en moyenne 8 à 10 minutes pour arriver sur place. C’est ce « trou » temporel que l’équipe de Duke Health tente de combler en déployant, pour la première fois aux États-Unis, des drones transportant des DAE lors de véritables appels.

Concrètement, lorsqu’un appel pour arrêt cardiaque est reçu, deux réponses sont déclenchées en parallèle : l’envoi habituel des secours et le décollage immédiat d’un drone équipé d’un DAE. Guidé par un télépilote, l’appareil vole en autonomie à environ 200 pieds d’altitude, se positionne au-dessus du lieu d’intervention, descend à 100 pieds et dépose l’appareil au sol grâce à un système de treuil. L’objectif est de réduire à moins de 5 minutes le délai de mise à disposition d’un DAE pour plus de la moitié de la population de la zone étudiée.

Pour les partenaires du projet (universités, services de police, de pompiers), ces drones ne visent pas à remplacer les secours, mais à renforcer le dispositif existant en mettant un DAE entre les mains des témoins, au moment où chaque minute compte. Si les résultats sont concluants, cette phase pilote devrait ouvrir la voie à un vaste essai multicentrique randomisé, afin de mesurer l’impact réel sur la survie, le coût, et la faisabilité du déploiement de ce type de solution à grande échelle, y compris dans les zones rurales difficilement accessibles.