Alimentation végétale et risque de maladie de Crohn : des données solides issues d’une cohorte européenne

Chez les participants dont l’apport combiné en ces aliments figurait dans le quartile supérieur, le risque de maladie de Crohn était réduit de 56 % par rapport à ceux du quartile inférieur. À l’inverse, une consommation élevée de pommes de terre et autres tubercules était corrélée à une augmentation du risque de rectocolite hémorragique, sans effet observé sur le risque de Crohn.

Les auteurs attribuent cet effet protecteur à la richesse de certains aliments - comme les oignons, les bananes ou les pommes - en fibres solubles prébiotiques (inuline, pectine), susceptibles d’être métabolisées par le microbiote intestinal en acides gras à chaîne courte, molécules aux propriétés anti-inflammatoires et bénéfiques pour l’intégrité de la muqueuse colique. À l’inverse, les glycoalcaloïdes présents dans la peau des pommes de terre, ainsi que leur place fréquente dans les régimes végétaux peu sains (produits raffinés, sucrés), pourraient contribuer à une inflammation intestinale accrue.

Suivant plus de 340.000 adultes européens sur une moyenne de 13 ans, cette étude renforce l’hypothèse selon laquelle une alimentation végétale peu transformée pourrait jouer un rôle préventif vis-à-vis de la maladie de Crohn, notamment chez les sujets à risque tels que les enfants ou proches de premier degré de patients atteints de MICI.

Si le lien de causalité reste à confirmer, ces résultats s’inscrivent dans la continuité des recommandations nutritionnelles actuelles et invitent à des recherches complémentaires ciblées.