Arthrose : prendre la douleur en charge en minimisant les risques

On le sait, la prise en charge de l’arthrose doit être multimodale, faisant intervenir des outils pharmacologiques et d’autres, qui vont de la kinésithérapie à la nutrition ou même l’accompagnement psychologique, et toujours mêlés à l’implication du patient garantie par l’écoute et l’éducation thérapeutique. A ce sujet, la prescription d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) oraux, souvent couplée à celle d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), mérite un changement de paradigme.

La prise en charge de l’arthrose poursuit à titre majeur un rôle d’anti-douleur, associé à l’amélioration de la mobilité et de la qualité de vie. A ce sujet, les dernières guidelines de l’Osteoarthritis Research Society International (OARSI) stipulent qu’en cas de recours à des anti-douleurs médicamenteux, ce sont les AINS topiques qui seront privilégiés et que les AINS oraux devraient être préférés au paracétamol.  Dans ce cas de figure, ils conseillent cependant d'utiliser la dose la plus faible possible d'AINS oral pour la durée de traitement la plus courte, même lorsqu’elle est associée à une protection gastrique avec un IPP.1 Les IPP doivent aussi être utilisés sur une durée déterminée. Bien que plutôt bien tolérés de manière générale à court terme, ils peuvent entraîner chez 21 à 44% des patients un effet rebond acidifiant dès 2 à 4 semaines d’utilisation.  De plus, leur utilisation pose problème en raison d’observations d’un potentiel risque d’effets indésirables graves, tels que néphropathies, démence, infections gastro-intestinales, pneumonies, lupus érythémateux disséminé, ostéoporose et fractures, malabsorption de magnésium et vitamine B12,…en particulier lié à leur usage prolongé.  Leur non remboursement en grand conditionnement depuis 2017 en est d’ailleurs une conséquence.

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