La digitoxine, un glycoside cardiaque anciennement utilisé, a démontré son efficacité dans l’essai randomisé DIGIT-HF, présenté lors du congrès ESC 2025. Cet essai de phase III, mené en double aveugle contre placebo dans 55 centres en Allemagne, Autriche et Serbie, a inclus 1 212 patients atteints d’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite (HFrEF) sévère (fraction d’éjection ventriculaire gauche ≤30 % en NYHA II ou ≤40 % en NYHA III–IV).
Les patients ont été randomisés 1:1 pour recevoir soit la digitoxine (0,07 mg/jour, avec ajustement de dose à 0,05 ou 0,1 mg selon la concentration sanguine cible de 8–18 ng/ml), soit un placebo, en plus du traitement standard optimisé. L’âge moyen était de 66 ans, 20 % étaient des femmes et 70 % étaient en classe NYHA III–IV.
Après un suivi médian de 36 mois, le critère principal (décès toutes causes ou hospitalisation pour aggravation de l’insuffisance cardiaque) est survenu chez 39,5 % des patients sous digitoxine contre 44,1 % sous placebo (HR : 0,82 ; IC à 95 % : 0,69–0,98 ; p = 0,03). La mortalité toutes causes était de 27,2 % vs 29,5 % (HR : 0,86 ; IC à 95 % : 0,69–1,07) et la première hospitalisation pour insuffisance cardiaque de 28,1 % vs 30,4 % (HR : 0,85 ; IC à 95 % : 0,69–1,05).
Les bénéfices semblaient particulièrement marqués chez les patients avec une fréquence cardiaque ≥75 bpm ou une pression systolique ≤120 mmHg. Les événements indésirables graves ont été légèrement plus fréquents sous digitoxine (4,7 % vs 2,8 %), principalement des complications cardiaques.
Ces résultats suggèrent que la digitoxine, grâce à un protocole simple de titration, peut représenter une option thérapeutique complémentaire pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque avancée, notamment en cas de fibrillation atriale, de fréquence cardiaque élevée, de tension artérielle basse ou de dysfonction rénale.
ESC 2025 ; pour en savoir plus, cliquez ici.
L’équipe de rédaction Tempo Today