Après plus de dix ans de conflit, les adolescents ukrainiens exposés aux deux phases de la guerre présentent des niveaux alarmants de stress post-traumatique, de dépression et de tentatives de suicide, selon une vaste étude publiée dans JAMA Pediatrics.
Cette étude menée dans les régions de Donetsk et Kirovohrad montre que 16 % des adolescents ayant vécu à la fois l’invasion de 2014 et l’offensive à grande échelle de 2022 présentent des symptômes de trouble de stress post-traumatique, contre seulement 1 % chez les jeunes non exposés. Plus de 10 % souffrent de symptômes dépressifs sévères (vs 3 % chez les non exposés), et plus d’un adolescent sur dix ayant connu les deux phases du conflit rapporte une tentative de suicide, contre 4 % chez leurs pairs non exposés. Les filles, les adolescents plus âgés et ceux qui ne vivent pas avec leurs parents biologiques sont particulièrement vulnérables, notamment en raison des séparations familiales et de la perte de repères.
Les auteurs alertent sur une véritable urgence de santé mentale à mesure que la guerre se prolonge. Ils demandent à renforcer d’urgence l’accès à des soins psychologiques spécialisés, adaptés aux traumatismes de guerre, et à former enseignants, soignants et personnels scolaires à repérer et accompagner la détresse psychique. Le soutien aux familles est jugé essentiel pour restaurer un sentiment de sécurité et développer des capacités de résilience et de régulation émotionnelle. Protéger la santé mentale de ces jeunes doit devenir une priorité absolue dans un conflit « qu’aucun enfant ne devrait avoir à traverser ».
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L’équipe de rédaction Tempo Today