IBD : la prévention, une mission essentielle du gastro-entérologue

Vaccinations, dépistages, santé osseuse, arrêt du tabac : autant d’aspects trop souvent négligés, pourtant déterminants pour la qualité de vie et le pronostic des patients.

L’un des piliers de cette mise à jour des recommandations concerne la prévention des infections. Plus de 70 % des personnes atteintes de MICI recevront un jour un traitement immunomodulateur, ce qui accroît leur vulnérabilité. La recommandation insiste ainsi sur la nécessité d’une couverture vaccinale adaptée. Le vaccin contre le zona est désormais recommandé dès 19 ans chez les patients sous traitement immunosuppresseur ou susceptibles de l’être, et à partir de 50 ans pour tous. Le vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS) est conseillé pour les personnes immunodéprimées entre 50 et 74 ans, et pour tous les adultes de plus de 75 ans. Une vaccination antipneumococcique simplifiée est également préconisée dès 50 ans, ou dès 19 ans en cas d’immunodépression. Autre nouveauté : les nourrissons exposés in utero à des biothérapies peuvent désormais recevoir en toute sécurité le vaccin antirotavirus vivant.

Le document insiste également sur les dépistages. Le risque accru d’ostéoporose lié aux MICI et à la corticothérapie justifie une densitométrie osseuse chez les patients à risque. Une surveillance dermatologique est recommandée en raison d’un surrisque de mélanome et de cancer cutané non mélanique, notamment sous thiopurines. Le dépistage annuel du cancer du col est conseillé dès un an après le début de la vie sexuelle pour les patientes sous traitement immunomodulateur. Une attention particulière est également portée à la santé mentale : anxiété et dépression doivent faire l’objet d’un dépistage systématique, dès le diagnostic puis chaque année. Enfin, l’arrêt du tabac reste une priorité, surtout en cas de maladie de Crohn, où le tabagisme aggrave significativement l’évolution de la pathologie.