À l’occasion de la Journée mondiale du trouble de la croissance, le Pr Philippe Lysy, endocrinologue pédiatrique aux Cliniques universitaires Saint-Luc, passe au crible cinq mythes tenaces sur le sujet.
À l’occasion de la Journée mondiale du trouble de la croissance, le Pr Philippe Lysy, endocrinologue pédiatrique aux Cliniques universitaires Saint-Luc, passe au crible cinq mythes tenaces sur le sujet.
Mythe #1 : La croissance d’un enfant ne dit rien de son état de santé
Au contraire ! « La croissance est le reflet de l’état de santé d’un individu, c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles on y est très attentif en pédiatrie », indique le Pr Lysy. « Un trouble de la croissance peut donc être le reflet d’une maladie sous-jacente, qu’il s’agisse d’un trouble directement lié à la croissance ou d’une maladie inflammatoire chronique au sens large. »
La croissance reflète également l’état de santé de la famille : « En l’absence de maladie ajoutée, la croissance constitue un trait de famille très « conservé » d’une génération à l’autre », explique le Pr Lysy. « Quand on évalue la croissance d’un enfant, on doit dès lors toujours prendre en compte la taille et la croissance des parents. »
Mythe #2 : Une « petite taille » est toujours le signe d’une anomalie
Pas forcément ! Trois questions sont soulevées lors de l’évaluation médicale d’un enfant de petite taille :
- Où l’enfant se situe-t-il sur sa courbe de croissance de référence ?
- Quelle est sa trajectoire sur cette courbe de référence ? Observe-t-on un ralentissement du rythme de sa croissance ?
- Où se situe-t-il par rapport à la taille de ses parents ?
« À partir de là, on peut commencer à réfléchir aux étiologies (c’est-à-dire aux causes) possibles de la petite taille », indique le Pr Lysy.
« On peut tout à fait avoir un enfant en bonne santé, avec un rythme de croissance constant, dont la croissance sera différente en raison soit d’une petite taille familiale soit d’un retard de puberté qu’on observe aussi dans la famille. On parlera alors de « variant » par rapport à la norme. »
« En revanche, si la courbe de l’enfant est « cassée » et que l’on ne retrouve pas ce trait de « petite taille » dans la famille, il peut y avoir une anomalie. D’autres examens seront alors nécessaires pour en déterminer la cause. »
Mythe #3: Le traitement par hormones de croissance peut entraîner un bouleversement généralisé dans le développement de l’enfant
« C’est un mythe ! », assure le Pr Lysy. « Dans les doses adéquates et pour les indications prévues, l’hormone de croissance fait grandir, et c’est tout. On n’observe pas d’effet sur la puberté, la pilosité ou l’humeur, par exemple. »
« Le traitement par hormone de croissance est extrêmement surveillé et réglementé », ajoute le Pr Lysy. « Sa prescription est réservée aux endocrinologues pédiatriques universitaires et les enfants traités par hormone de croissance sont suivis très régulièrement pour s’assurer que la dose administrée est bien adaptée. »
L’équipe de rédaction Tempo Today
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