La polyarthrite rhumatoïde commence des années avant les symptômes

Au cours d’un suivi de sept ans, les chercheurs ont observé des personnes porteuses d’anticorps ACPA, biomarqueurs connus d’un risque accru de PR. Ils ont mis en évidence des altérations immunitaires profondes bien avant l’apparition des symptômes. Ces individus présentaient déjà un état inflammatoire généralisé, semblable à celui observé chez les patients atteints de PR active. Plusieurs types de cellules immunitaires, dont les lymphocytes B et T, montraient des dysfonctionnements marqués, avec une orientation vers une réponse pro-inflammatoire et une suractivation des cellules responsables de la production d’auto-anticorps.

De façon encore plus frappante, même les cellules T dites « naïves », qui n’avaient jamais rencontré d’agents pathogènes, affichaient des modifications épigénétiques. Ces changements n’altéraient pas leur ADN, mais modifiaient l’expression des gènes, reprogrammant les cellules avant même toute confrontation avec une menace.

Enfin, les chercheurs ont identifié dans le sang des monocytes produisant des molécules inflammatoires et présentant un profil similaire à celui des macrophages trouvés dans les articulations enflammées, suggérant que le processus pathologique ciblait déjà les articulations.

En repérant la maladie à ce stade invisible, il deviendrait possible de prévenir son déclenchement plutôt que d’attendre l’apparition de lésions articulaires irréversibles.