Le droit à l’avortement toujours bloqué : l’Abortion Right Platform interpelle la ministre Annelies Verlinden

Selon le collectif, cette situation traduit « le malaise profond d’une majorité incapable de dégager un consensus sur l’application des recommandations scientifiques ».
Ces recommandations, issues d’un rapport d’experts commandé par la précédente législature, préconisent notamment l’allongement du délai légal à 18 semaines, la suppression du délai de réflexion obligatoire, la dépénalisation totale et la reconnaissance de l’avortement comme un acte de santé publique.

Malgré le large soutien du corps médical, des chercheurs et de la société civile, le nouveau texte proposé par Ecolo-Groen a une nouvelle fois été rejeté, bloqué par la CD&V et la N-VA. « C’est la deuxième fois en un an que la majorité écarte un projet conforme à la science », regrette le collectif.

Les conséquences sont lourdes : près d’un tiers des avortements en Belgique seraient pratiqués en dehors du cadre légal, et plus de 400 femmes doivent chaque année se rendre aux Pays-Bas pour bénéficier d’une intervention au-delà de 12 semaines. Pourtant, plus de 90 % des Belges se déclarent favorables au droit à l’avortement.

L’organisation demande une rencontre urgente avec la ministre de la Justice, Annelies Verlinden, chargée de déposer un nouveau projet avant la fin de l’année parlementaire.
« Refuser à nouveau le dialogue serait inacceptable », prévient-elle.

Après 35 ans d’attente et deux ans et demi de retard depuis la publication du rapport scientifique, le collectif appelle à sortir de « l’otage idéologique » et à adopter enfin une loi garantissant un accès complet, sûr et égalitaire à l’avortement - « une question de santé publique, d’égalité et de droits fondamentaux, non un compromis politique ».