Des chercheurs ont identifié l’acidose comme un régulateur central du métabolisme tumoral. Publiée dans Science, leur étude révèle comment cette acidité micro-environnementale permet aux cellules cancéreuses de survivre et proliférer dans des conditions de stress métabolique extrême.
À l’aide d’un criblage CRISPR à grande échelle, les chercheurs ont comparé les gènes essentiels à la survie de cellules tumorales pancréatiques soumises à divers stress métaboliques, en culture et dans des modèles murins in vivo. Leurs résultats montrent que l’accumulation d’acide lactique, et donc l’acidification du microenvironnement tumoral, est le facteur prédominant modulant le métabolisme des cellules cancéreuses.
Sous l’effet de cette acidose, les cellules cancéreuses modifient profondément leur stratégie énergétique : elles passent d’un métabolisme glycolytique à un métabolisme respiratoire plus efficace, caractérisé par une fusion accrue des mitochondries. Ce basculement est provoqué par l’inhibition de la protéine kinase ERK, une voie de signalisation fréquemment activée dans le cancer, qui empêche normalement cette fusion.
En supprimant l’activité d’ERK, l’acidose limite la fragmentation mitochondriale et favorise la formation de réseaux mitochondriaux fusionnés, capables d’exploiter une plus large gamme de substrats énergétiques. À l’inverse, forcer la fragmentation des mitochondries bloque ces adaptations et ralentit la croissance tumorale.
Cette meilleure compréhension des interactions entre pH, signalisation oncogénique et métabolisme ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques, notamment pour cibler la plasticité métabolique des tumeurs.
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L’équipe de rédaction Tempo Today