« L'épuisement professionnel des médecins est structurel »

Les résultats d'une étude sur le bien-être des médecins dans les hôpitaux, réalisée dans 60 des meilleurs hôpitaux des États-Unis, ont été publiés dans le JAMA Health Forum. L'étude montre que les médecins et les infirmières, même dans les hôpitaux réputés être de bons lieux de travail, ont vécu des expériences négatives pendant la pandémie et souhaitent que la direction de l'hôpital améliore considérablement leur environnement de travail et la sécurité des patients. Les auteurs affirment que la solution au nombre élevé de médecins souffrant d'épuisement professionnel et au taux élevé de turn-over des médecins dans les hôpitaux, ne réside pas dans une ‘formation à la résilience’ pour permettre aux médecins de faire mieux face à des conditions de travail défavorables, mais dans des améliorations organisationnelles garantissant une charge de travail appropriée et un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée.

Les prestataires de soins de santé sont préoccupés par la qualité et la sécurité des soins. La moitié des médecins et des infirmières interrogés ne sont pas convaincus que leurs patients puissent gérer leurs soins en toute sécurité après leur sortie de l'hôpital, ce qui souligne la nécessité d'améliorer la planification des sorties. La sécurité des patients reste un sujet de préoccupation, 26% des infirmières et 12% des médecins attribuent à leur propre hôpital une note défavorable en matière de sécurité des patients. Trente-neuf pour cent des infirmières et 33% des médecins estiment que les erreurs leur sont imputées, contrairement aux recommandations de la National Academy of Medicine qui préconise d'identifier et de corriger les déficiences du système à l'origine de la plupart des erreurs médicales.

L'auteur principal, le Pr. Linda H. Aiken, infirmière et chercheuse (Université de Pennsylvanie) souligne, « Les médecins et les infirmières sont largement d'accord sur ce que la direction des hôpitaux pourrait faire pour remédier à leur épuisement professionnel, à leur insatisfaction au travail et à leur intention de quitter leur emploi actuel ; ils veulent plus d’effectifs, des conditions de travail modernes leur permettant de consacrer plus de temps aux soins directs aux patients, un meilleur contrôle de leur charge de travail et des horaires, et une plus grande priorité accordée à la sécurité des patients. De nombreux médecins sont véritablement hostiles à des programmes tels que la formation à la résilience, qui vise à les adapter à des conditions de travail médiocres ; les médecins veulent une amélioration de leurs conditions de travail. »

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