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Longtemps considéré comme un trouble d’enfants turbulents - surtout des garçons -, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est aujourd’hui de plus en plus diagnostiqué chez les femmes adultes. Selon le CDC, des millions d’entre elles reçoivent un diagnostic tardif, souvent après des années de confusion, d’épuisement ou de fausses pistes psychiatriques.
Cette hausse s’explique par une meilleure sensibilisation du public, le développement de la télémédecine et la reconnaissance d’un sous-diagnostic historique chez les femmes. Les filles présentent plus souvent la forme « inattentive » du TDAH : distraction, désorganisation, oublis, difficultés à commencer ou à terminer une tâche. Leurs symptômes, moins bruyants que ceux des garçons hyperactifs, passent souvent inaperçus ou sont interprétés comme de la rêverie, de l’anxiété ou de la dépression.
Les femmes apprennent ainsi à masquer leurs difficultés : elles compensent par un perfectionnisme extrême ou un surinvestissement scolaire et professionnel, au prix d’une grande fatigue mentale. Beaucoup finissent par s’effondrer à l’âge adulte, lorsque les exigences sociales et familiales augmentent.
Les conséquences d’un diagnostic manqué sont lourdes : risque accru de dépression, de troubles alimentaires, d’abus de substances et de suicide. Une étude canadienne indique que près d’une femme sur quatre atteinte de TDAH a déjà fait une tentative de suicide. Le risque de mortalité prématurée est aussi plus élevé chez les femmes non diagnostiquées que chez les hommes.
Les experts dénoncent par ailleurs le manque de formation des psychiatres, qui ne reçoivent que quelques heures de cours sur le TDAH de l’adulte, et la confusion entretenue sur les réseaux sociaux, où de nombreuses vidéos minimisent la complexité du trouble.
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L’équipe de rédaction Tempo Today
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