Présentée lors du 85ème congrès scientifique de l’American Diabetes Association (ADA), une étude a mis en évidence le rôle potentiel de la prédisposition génétique dans les choix alimentaires des enfants. Selon les chercheurs, certaines caractéristiques génétiques pourraient orienter dès le plus jeune âge les préférences pour des aliments riches en glucides ou en protéines.
L’analyse a porté sur 516 enfants blancs non hispaniques issus du projet Viva, une cohorte américaine de suivi pré- et postnatal. Les participants ont été observés de l’âge de 3 à 17 ans, avec un recueil régulier des habitudes alimentaires, de l’indice de masse corporelle (IMC) et de la résistance à l’insuline.
Les chercheurs ont calculé des scores polygéniques – valeurs reflétant la probabilité génétique de présenter certains traits – fondés sur des études pangénomiques antérieures chez l’adulte. Ces scores ont été appliqués aux préférences en macronutriments, en particulier pour les glucides et les protéines, afin d’en examiner l’association avec la consommation alimentaire au cours de l’enfance.
Chaque écart-type supplémentaire du score de préférence pour les glucides était associé à une augmentation de 13 % de la probabilité de consommer au moins un repas de restauration rapide par semaine (OR = 1,13 ; IC à 95 % : 1,02–1,26) et à une augmentation de 15 % de la probabilité de boire plus d’une boisson sucrée hebdomadaire (OR = 1,15 ; IC à 95 % : 1,03–1,28). À l’inverse, un score élevé de préférence pour les protéines était lié à une diminution de 11 % du risque de consommer plus d’une boisson sucrée par semaine (OR = 0,89 ; IC à 95 % : 0,79–0,99).
Ces résultats demeuraient significatifs après ajustement pour l’âge, le sexe et l’ascendance génétique. En revanche, aucune association statistiquement significative n’a été observée entre les scores de préférence nutritionnelle et l’IMC ou la résistance à l’insuline mesurée à 17 ans (HOMA-IR).
Ainsi, sans établir de lien direct avec des issues métaboliques, cette étude souligne que la génétique pourrait influencer les comportements alimentaires précoces, en orientant les préférences pour certains types d’aliments.
L’équipe de rédaction Tempo Today