Les recommandations 2025 de la Société européenne de cardiologie (ESC) sur la prise en charge des maladies cardiovasculaires et de la grossesse mettent l’accent sur l’autonomie des femmes face aux grossesses à haut risque. Elles promeuvent un modèle de décision partagée, s’éloignant de l’approche antérieure qui déconseillait systématiquement la grossesse dans certaines affections rares comme le syndrome d’Ehlers-Danlos vasculaire ou l’hypertension pulmonaire.
Le document souligne que les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité non obstétricale pendant la grossesse, représentant 33 % des décès maternels liés à la grossesse, dont 68 % seraient évitables. Jusqu’à 4 % des grossesses dans le monde sont compliquées par une pathologie cardiovasculaire, un chiffre atteignant 10 % si l’on inclut les troubles hypertensifs.
Les recommandations insistent sur l’évaluation personnalisée du risque pour toutes les femmes concernées, prenant en compte l’âge maternel, les comorbidités, l’indice de masse corporelle, l’histoire obstétricale et le statut socio-économique. Elles recommandent également que les préférences des patientes soient systématiquement intégrées dans le processus décisionnel.
Un rôle central est attribué aux « Pregnancy Heart Teams », équipes multidisciplinaires spécialisées dont la présence est associée à une réduction des décès maternels, des réhospitalisations et à une meilleure sécurité des patientes. Leur implantation dans les hôpitaux spécialisés doit être adaptée au contexte géographique, au volume des naissances et aux facteurs socioculturels.
Enfin, les nouvelles lignes directrices précisent les indications de la césarienne, recommandent de différer la grossesse d’au moins un an après une transplantation cardiaque, et mettent à jour les conseils sur l’utilisation de médicaments, notamment les statines et les traitements antihypertenseurs en cours de grossesse.
ESC 2025 ; pour en savoir plus, cliquez ici.
L’équipe de rédaction Tempo Today