« Oubliez le remplacement des médecins par l'IA »

C'est ce qu'affirme Stephen H. Bradley, médecin généraliste et conférencier clinique au BMJ.

« Une grande partie de l'enthousiasme suscité par l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) dans les soins de santé réside dans la promesse que les machines seront capables de prendre des décisions cliniques sophistiquées, telles que diagnostiquer des maladies et prendre des décisions de traitement. L'année dernière, le gouvernement britannique a investi dans l'IA dans l'espoir qu'elle puisse accélérer les diagnostics et réduire les temps d'attente au sein du service national de santé. L'ancien ministre de la santé et des affaires sociales, Steve Barclay, s'est vanté du fait qu'une « technologie d'IA plus avancée dans le service national de santé “ contribuera à ” un diagnostic plus rapide et plus précis du cancer du poumon ». « D'autres responsables et commentateurs du secteur de la santé se sont fait l'écho d'espoirs similaires.

L'IA va sans aucun doute révolutionner la radiologie, même si les preuves à l'appui des projets d'achat de cette technologie pour les hôpitaux britanniques font actuellement défaut.23 D'autres applications vantées pour l'IA incluent le travail d'« infirmières virtuelles » pour les patients atteints de maladies chroniques et la prédiction des métastases cancéreuses. Cette technologie peut certainement s'avérer utile au fil du temps, mais la promesse la plus intéressante et la plus plausible à court terme de l'IA n'est pas de remplacer les médecins par des ordinateurs, mais de libérer les médecins de la corvée imposée par nos systèmes informatiques actuels.Les personnes qui parlent de soins de santé pilotés par l'IA ne semblent souvent pas réaliser que la fonctionnalité et l'expérience utilisateur de nos systèmes actuels ont des décennies de retard sur la technologie grand public que nous tenons pour acquise. Les systèmes censés être sans papier sont en fait un mélange de numérique et d'analogique, avec des informations vitales coincées dans des PDF non consultables et des lettres scannées. Par exemple, les médecins généralistes reçoivent les lettres de sortie par voie électronique, mais dans mon cas, cela n'a pas facilité la tâche de réconciliation des médicaments et je dois généralement imprimer une copie pour suivre manuellement les changements un par un. Pour connaître le diagnostic d'un patient ou savoir pourquoi un médicament dangereux a été mis en place, il faut souvent charger lentement plusieurs pages de documents scannés avant de trouver le document qui contient l'explication ».

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https://www.bmj.com/content/385/bmj.q1171