La transfusion plaquettaire reste une pierre angulaire de la prise en charge des hémorragies majeures en chirurgie cardiaque. Toutefois, la logistique des concentrés plaquettaires en phase liquide, dont la durée de conservation est limitée à 5 à 7 jours, complique leur disponibilité, notamment dans certains contextes hospitaliers.
Les plaquettes cryoconservées, stables jusqu’à deux ans, apparaissent comme une alternative séduisante sur le plan organisationnel. Leur rapport coût-efficacité en situation réelle de chirurgie cardiaque restait cependant incertain.
C’est précisément à cette question qu’a répondu une évaluation économique conduite en parallèle de l’essai randomisé CLIP-II en Australie. L’étude a inclus 202 adultes à haut risque de transfusion plaquettaire, opérés de chirurgie cardiaque dans 11 hôpitaux tertiaires entre 2021 et 2024. Les patients, âgés de 66 ans en médiane, ont reçu au moins trois unités de plaquettes cryoconservées ou de plaquettes conservées en phase liquide, en peropératoire ou dans les 24 heures suivant l’intervention.
Les résultats sont sans ambiguïté sur le plan médico-économique dans ce contexte précis. Le coût moyen par patient était plus élevé avec les plaquettes cryoconservées, avec une différence d’environ 15.000 dollars australiens par rapport aux plaquettes en phase liquide.
Par ailleurs, cette stratégie s’est accompagnée de résultats cliniques moins favorables : le volume de saignement dans les 24 heures suivant l’admission en soins intensifs était en moyenne supérieur de 121 mL avec les plaquettes cryoconservées, et le volume total de saignement postopératoire était majoré d’environ 500 mL. La proportion de saignements de type 4 selon les critères BARC était également plus élevée de plus de 12 points dans le groupe cryoconservé. En revanche, la mortalité à 90 jours ne différait pas significativement entre les groupes, et un seul événement indésirable grave a été rapporté dans chaque bras.
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L’équipe de rédaction Tempo Today