Quand un « ver » urinaire n’était pas ce qu’il paraît

En octobre 2024, une équipe soignante avait observé, dans la poche de recueil urinaire d’un patient de 77 ans, un long filament noir, mobile, évoquant l’apparence d’un ver parasite. Le patient, originaire d’Afrique centrale, était résident en unité de soins de longue durée depuis plusieurs années, en raison d’une hémiparésie post-AVC, d’une cirrhose hépatique sur hépatite C et d’une dépendance sévère. Il était porteur d’un cathéter sus-pubien après des épisodes d’infections urinaires récidivantes sur lithiase rénale.

Compte tenu de l’origine géographique du patient, une infection urinaire parasitaire — comme une bilharziose ou une dioctophymose — avait été initialement envisagée, d’autant plus que l’élément observé semblait se mouvoir dans la poche à urine.

Toutefois, l’examen clinique ne révélait ni fièvre, ni douleurs abdominales, ni anomalies biologiques évocatrices d’une parasitose (absence d’éosinophilie, bilan inflammatoire normal).

L’échantillon suspect a été adressé au laboratoire de parasitologie, qui conclut à l’absence de parasite. L’analyse montra que le « ver » n’était autre qu’un caillot de sang, comprimé en forme tubulaire lors de son expulsion par le cathéter.

Ce phénomène, bien que rare, est documenté dans la littérature : les caillots peuvent adopter une morphologie filamenteuse en suivant la conformation de l’urètre ou des dispositifs de drainage, mimant ainsi un parasite.