Réduire la douleur sans l’effacer : la leçon des moines bouddhistes

Selon le Dr Miller, médecin spécialisé en soins palliatifs, cette distinction constitue un socle du bouddhisme : il ne s’agit pas d’éviter la souffrance, mais de l’observer telle qu’elle est. Le moine coréen Jeong Yeo, Grand patriarche du temple Beomeosa depuis 2023, illustre cette conception en soulignant que « l’esprit fondamental ne connaît ni douleur ni souffrance », celles-ci résultant de l’attachement aux pensées. Son propre accident crânien lui a permis d’expérimenter ce détachement en se concentrant sur la stabilité de l’esprit plutôt que sur la douleur.

Les pratiques méditatives, telles que la pleine conscience et la « bienveillance aimante », ont également fait l’objet d’investigations scientifiques. Une étude de 2014 a montré qu’une session guidée de 20 minutes réduisait la douleur de 33 % chez des patients migraineux. D’autres travaux en neuro-imagerie ont révélé chez des pratiquants expérimentés une diminution de l’activité cérébrale dans les régions liées à l’émotion et à la douleur, suggérant une moindre sensibilité douloureuse. Enfin, une revue de 2024 regroupant 21 études a mis en évidence des modifications structurelles et fonctionnelles des réseaux cérébraux à grande échelle associées à la méditation.