De plus en plus de femmes reprennent le travail après un cancer du sein, mais beaucoup décrivent cette étape comme difficile, marquée par un stress accru, des attentes irréalistes et parfois des discriminations.
Selon le programme CanWork, mené à l’Université Trinity College de Dublin, le retour à l’emploi constitue souvent un tournant psychologique majeur. « Les femmes pensent que la fin du traitement signifie un retour à la normale, mais elles sous-estiment la fatigue, la baisse de concentration ou la perte de confiance », explique la professeure Deirdre Connolly, ergothérapeute et responsable du projet.
Le programme CanWork propose un accompagnement de six semaines pour aider les survivantes à réintégrer progressivement le monde professionnel. Les participantes apprennent à gérer la fatigue, les troubles cognitifs et à adapter leur rythme de travail.
Certaines, comme Marcella McDonnell, ont préféré reprendre à temps partiel pour retrouver leurs repères sans s’épuiser : « Au début, c’est très éprouvant. J’étais nerveuse, j’avais peur de ne plus me souvenir des prénoms de mes collègues ». D’autres, comme Una Ryan, ont choisi le temps partagé afin de ménager leur énergie : « Le programme m’a offert un espace sûr pour échanger avec d’autres femmes qui vivaient la même chose ».
Les chercheurs soulignent que les séquelles cognitives - difficultés de planification, de mémoire ou de multitâche - sont fréquentes après un traitement anticancéreux. S’y ajoutent la fatigue chronique et les contraintes familiales, qui accentuent le risque de surcharge.
Si la majorité des employeurs accueillent favorablement ces retours, certaines femmes rapportent avoir été écartées de certaines tâches ou opportunités professionnelles. CanWork plaide donc pour une meilleure sensibilisation des entreprises et des politiques de réinsertion plus inclusives afin de garantir un retour au travail durable et respectueux.
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L’équipe de rédaction Tempo Today